Un incrétinomimétique (GLP-1), le liraglutide, semble avoir des bénéfices autres que la perte de poids et diminuer le risque de diabète de type 2 chez des patients obèses et/ou prédiabétiques, suggère un essai randomisé du groupe SCALE publié dans « The Lancet ».
Dans cette étude internationale (27 pays) coordonnée par le Pr Carel Le Roux, de l’université de Dublin et de l’Imperial College, le liraglutide, administré une fois par jour en SC à la dose de 3,0 mg, en association à un régime hypocalorique (500 kcal en moins par rapport aux besoins énergétiques individuels) et à une activité physique d’au moins 150 minutes par semaine, a diminué de 80 % le risque de développer un diabète à 3 ans. La perte de poids était de 6 kg dans le groupe liraglutide versus 1,9 kg dans le groupe témoin. Les patients inclus présentaient un indice de masse corporelle d’au moins 30 kg/m2 ou au moins 27 kg/m2 avec une dyslipidémie, une hypertension ou les deux. Le prédiabète était défini selon au moins l’un des trois critères 2010 de l’ADA (American Diabetes Association) : HbA1c comprise entre 5,7 et 6,4 %, glycémie à jeun entre 0,9 g/l et 1,08 g/l, glycémie post-prandiale à 2 heures entre 1,26 g/l et 1,98 g/l. Comme le reconnaissent les auteurs, l’étude présente une limite notable liée aux nombreux perdus de vue. Alors que l’étude comptait 1 505 patients dans le groupe liraglutide et 749 dans le groupe témoin à l’inclusion, il n’en restait plus que la moitié à 3 ans dans chaque groupe, respectivement 714 et 412.
Dans un éditorial, des endocrinologues du Beth Israel Deaconess Medical Center, Olivia M. Farr et Christos S Mantzoros, soulignent que le liraglutide a augmenté la conversion du prédiabète en normoglycémie (66 % dans le groupe liraglutide versus 36/dans le groupe placebo). Seulement 3 % des patients du groupe liraglutide ont développé un diabète par rapport à 11 % dans le groupe placebo. Autrement dit, pour 3 sujets traités, il est attendu qu’une personne redevienne normoglycémique. Bien que le liraglutide présente l’effet le plus important par rapport à d’autres médicaments, il ne fait pas mieux que les mesures comportementales, font remarquer les spécialistes américains.
Les éditorialistes posent la question de l’intérêt médico-économique, soulignant que le mode de vie est moins coûteux et de plus bénéfique sur d’autres composantes, comme l’hypertension artérielle et les dyslipidémies. Sans compter que l’efficacité à long terme reste à déterminer. « Ces considérations devraient être soigneusement considérées dans le cadre des futures recommandations de traitement des patients prédiabtéiques en clinique », concluent-ils.
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