LES KÉRATOSES ACTINIQUES (KA) sont dues à l’épuisement du capital solaire, elles correspondent à des anomalies histologiques qui témoignent d’une altération des systèmes de réparation des cellules. Ce sont des marqueurs de risque de cancer cutané. « La lésion a un aspect rugueux, elle se palpe plus qu’elle ne se voit, souligne le Dr Jean-Michel Amici, de l’hôpital Saint-André à Bordeaux. Le diagnostic n’est pas facile car la lésion est multiforme, elle n’a pas qu’une seule image : l’aspect cliniquement visible peut être entouré par des zones cutanées infracliniques qui majorent le risque. D’autre part, les anomalies cellulaires ne concernent pas la totalité de l’épiderme, elles peuvent s’amenuiser progressivement pour laisser place à de la peau saine, la frontière n’est pas nette. »
L’évolution des lésions est imprévisible : elles disparaissent quelquefois pour mieux réapparaître. Elles peuvent persister, régresser spontanément (15 à 25 % des cas à un an) ou progresser brutalement et se transformer en carcinome épidermoïde cutané (CEC). « Il est totalement impossible de savoir quelle KA va évoluer vers un cancer, mais on a une certitude : 80 % des CEC des zones photo-exposées, potentiellement mortels, se développent sur une KA », insiste le dermatologue. Il s’agit d’une affection chronique qui entretient un champ de cancérisation caractérisé par des clones anormaux de cellules génétiquement modifiées dont la prolifération n’est pas contrôlée. Il apparaît un infiltrat inflammatoire, des troubles de maturation, une atrophie marquée par un épiderme aminci.
Pour traiter ce champ de cancérisation, les options thérapeutiques sont nombreuses. Le traitement est personnalisé en fonction de l’aspect clinique, du nombre de lésions, des préférences du patient. La cryothérapie et le curetage/électrocoagulation sont indiqués pour traiter les KA isolées, alors que la photothérapie dynamique, le 5-FU, le diclofénac et l’imiquimod, sont mieux adaptés pour les KA multiples. Mais la longueur de la durée d’application de certains topiques (de un à quatre mois), la douleur et les schémas thérapeutiques complexes, génèrent un risque d’arrêt prématuré du traitement, et donc potentiellement un problème d’efficacité.
Un double mécanisme d’action
Léo Pharma innove avec le gel Picato d’action rapide, en deux à trois jours d’application seulement*. Picato est un composé biologique issu de la sève d’une plante, euphorbia peplus, dont le seul composé actif identifié et développé dans le traitement des KA est le mébutate d’ingénol. Il se distingue par un double mécanisme d’action mis en lumière par des études in vitro et in vivo. Il provoque une mort cellulaire précoce en quelques heures par une action cytotoxique directe : il se produit une nécrose épidermique des cellules dysplasiques au niveau de la lésion. Secondairement, il induit en quelques jours une réponse inflammatoire profonde, caractérisée par une infiltration de cellules immunocompétentes (neutrophiles et lymphocytes). La réponse inflammatoire survient tant dans l’épiderme que dans le derme superficiel de la zone traitée.
L’efficacité de Picato a été étudiée dans le cadre de quatre études pivotales multicentriques, randomisées, en double aveugle versus placebo. Le gel était appliqué sur une surface de 25 cm2 pendant deux et trois jours consécutifs. Les résultats montrent, au niveau du visage et du cuir chevelu, 42 % de rémission complète et 46 % de maintien de rémission à douze mois. Au niveau du tronc et des extrémités, on note 34 % de rémission complète et 44 % de maintien de rémission à douze mois.
* Picato gel est en attente de parution au « J.O. ».
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