Dans l’étude de phase III Keynote-006, 834 patients atteints de mélanome avancé inopérable, en première ligne de traitement ou prétraités par anti-BRAF, recevaient soit l’anticorps anti-PDL1 pembrolizumab (10 mg/kg toutes les 2 ou 3 semaines) pendant deux ans au maximum, soit l’anticorps anti-CTLA4 ipilimumab (4 injections de 3 mg/kg toutes les 3 semaines). « L’originalité de cet essai est que les patients devaient arrêter le traitement par pembrolizumab après deux ans. Il n’y a jusqu’à présent pas de durée optimale de traitement connue avec les anti-PDL1 », explique la Pr Caroline Robert (Institut Gustave-Roussy, Villejuif).
Une survie prolongée de 17 mois
Avec un suivi médian de 45,9 mois, la survie à 4 ans chez l’ensemble des patients était de 42 % sous pembrolizumab versus 34 % avec l’ipilimumab (44 % vs 36 % dans le sous-groupe de patients traités en première ligne). Ainsi, la survie médiane était-elle prolongée de 17 mois avec le pembrolizumab par rapport à l’ipilimumab : 33 mois versus 16 mois (HR = 0,73). De plus, la survie sans progression s’élevait à 31 % dans le groupe de patients traités par pembrolizumab, contre 13 % seulement pour ceux sous ipilimumab (36 % vs 16 % chez les patients en première ligne).
Des réponses durables
42 % des patients sous pembrolizumab étaient répondeurs – réponses complètes (RC) ou partielles (RP) – contre seulement 17 % des patients du bras ipilimumab (47 % vs 17 % des patients en première ligne). « Ce qui nous intéresse avec les anti-PDL1 est de voir s’il y a un plateau sur la courbe de survie, c’est-à-dire si les patients restent en vie », commente la Pr Robert. Parmi les patients répondeurs du bras pembrolizumab, 62 % étaient en réponse depuis au moins 42 mois (contre 59 % des patients répondeurs sous ipilimumab).
86% de patients sans progression 20 mois après l’arrêt
Sur les 556 patients sous pembrolizumab, 103 (19 %) ont reçu le traitement pendant deux ans, au terme desquels 28 étaient en RC, 65 en RP et 10 stabilisés (SD). « Avec 20 mois de suivi médian après l’arrêt, on constate qu’il reste 26 patients en RC, 56 en RP et 7 SD, soit respectivement 95 %, 91 % et 67 % des patients », précise la Pr Robert. Au total, 86 % des patients ne présentaient aucune progression 20 mois après l’arrêt du pembrolizumab. « Je propose couramment d’arrêter le pembrolizumab aux patients en cas de réponse complète s’ils sont d’accord, d’autant qu’il est possible de répondre à nouveau en cas de progression », ajoute-t-elle.
D’après la présentation orale de la Pr Georgina V. Long (université de Sydney) et un entretien avec la Pr Caroline Robert (Institut Gustave-Roussy, Villejuif) au congrès de l'ASCO.
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