APRÈS le conseil, le dépistage. Le précédent partenariat entre l’assureur Allianz et le Collectif des groupements de pharmacies (CNGPO) portait, à l’été 2009, sur la mise en place d’un conseil officinal rémunéré. Aujourd’hui, après plus d’un an de gestation, c’est l’acte de dépistage du risque cardio-vasculaire qui est proposé en pharmacie, au prix conseillé de 18 euros. Toutes les officines et tous les clients sont concernés. Mais ne seront pris en charge, pour le moment, que les souscripteurs d’une assurance santé Allianz, soit un potentiel de 300 000 personnes (30 % des clients de l’assureur). Un courrier leur sera bientôt adressé pour les en avertir. Le remboursement se fait sur facture remise par le pharmacien. Celui-ci peut s’inscrire dans cette démarche, qu’il soit ou non adhérent d’un groupement, affilié ou non au CNGPO. Au préalable, le pharmacien suit une formation en ligne d’une durée de 2 heures 30, élaborée par un comité scientifique indépendant. Une fois la formation validée, la pharmacie apparaît sur le site dépistage-officine.com, qui recense les officines participantes (500 à ce jour) ; elle peut alors proposer une séance de dépistage d’une vingtaine de minutes, qui se tient dans un espace de confidentialité, idéalement sur rendez-vous. Cinq critères sont explorés : la cholestérolémie, la glycémie, la tension artérielle, le surpoids et la dépendance au tabac. Si une anomalie est détectée, le médecin traitant en est avisé, après accord du bénéficiaire. Au terme de la séance, un coffret est remis au client, contenant notamment un carnet de dépistage et un Cd-rom d’éducation à la prévention.
Pour l’officine, l’investissement s’élève à 300 euros environ (dont 220 euros pour l’achat de l’appareil mesurant la cholestérolémie).
Remontée des données.
Pour Pascal Louis, président du CNGPO, cette offre répond à une demande des consommateurs plus affirmée en faveur de la prévention. C’est aussi un nouveau concept de services à l’officine, dans la lignée de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires). « C’est un acte protocolisé, valorisant et rémunéré », résume Pascal Louis. Il précise que les informations récoltées auprès des personnes dépistées à risque cardio-vasculaire seront compilées (avec leur consentement). Les résultats de cette évaluation médico-économique seront présentés aux Agences régionales de santé (ARS), « là où la montée en charge sera la plus pertinente », dans les mois qui viennent. L’objectif est de mettre en avant l’économie réalisée par une prévention efficiente, avec l’espoir d’obtenir pour cela une rémunération des organismes publics. « Les ARS sont en demande d’expériences », justifie Pascal Louis, estimant que les syndicats devraient soutenir cette démarche.
Quant à l’assureur, il n’a pas vocation à rester le seul partenaire de l’officine dans ce dispositif. S’agissant de la précédente opération, elle a atteint les objectifs fixés, selon Christine Nonnenmacher, directrice santé d’Allianz France. Près de 4 000 pharmacies auraient adhéré au principe, mais seulement 600 conseils pharmaceutiques se sont tenus dans ce cadre : « C’est un vrai changement des habitudes. On ne s’attendait pas à un raz de marée », tempère l’assureur. Le processus est relancé à chaque nouvelle campagne publicitaire entreprise par Allianz. À défaut du soutien d’une communication menée par les pharmaciens, souligne le CNGPO, ardent militant d’évolutions en la matière.
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Françoise Amouroux
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