Le Pr Christophe Hezode (hôpital Henri-Mondor – Créteil) a rappelé que 70 % des sujets contaminés par le VHC développent une hépatite chronique. Il faut 50 ans pour que se développe une cirrhose mais ce laps de temps peut être ramené à 20 ans si des facteurs de risques sont associés (âge, sexe masculin, profil génétique, alcoolisme, co-infections…). Et quand la cirrhose est installée, on enregistre 5 à 7 % d’insuffisances hépatiques par an et 2 à 3 % d’hépato carcinome. Par ailleurs, on a de plus en plus de données montrant que l’infection à VHC augmentait la mortalité extra-hépatique et, enfin, l’hépatite chronique évoluée retentit gravement sur la qualité de vie (asthénie…). On a donc beaucoup de raisons d’éradiquer le VHC et, aujourd’hui on en a les moyens.
En effet, poursuit le Pr Christophe Hezode, l’arrivée des antiviraux directs a transformé le pronostic de l’hépatite C, l’arrivée de Viekirax et d’Exviera élargissant l’offre thérapeutique pour le génotype 1, dominant en France (60 %) et pour le génotype 4 surtout présent en Afrique sub-Saharienne et en Egypte mais de plus en plus présent en France (10 à 15 %).
Viekirax associe du paritaprévir (inhibiteur de la protéase NS3/4A) boosté par le ritonavir avec de l’ombitasvir (inhibiteur de la protéase NS5A). Exviera contient du dasabuvir, inhibiteur non nucléosidique de la polymérase NS5B.
Des résultats cliniques probants.
L’approbation de Viekirax et Exviera repose sur six études pivots (Sapphire I et II, Pearl 1 à 4) montrant que l’association des deux produits (avec ou sans ribavirine selon le profil des patients) administrée pendant 12 semaines, permettant de guérir virologiquement 95 à 100 % des patients, prétraités ou non. On note moins de 2 % d’échecs et le même pourcentage de sorties d’essais. Les effets indésirables les plus fréquents, gérables, sont le plus souvent associés à la ribavirine : asthénie, nausées, hyperbilirubinémie.
D’autres études menées dans des populations particulières ont également abouti à des taux de guérison allant de 91 à 97 % : cirrhotiques (Turquoise II), co-infection VHC/VIH (Turquoise I), patients ayant reçu une transplantation hépatique (Coral), patient recevant un traitement de substitution aux opiacés.
L’indication de Viekirax, associé à la ribavirine, dans le génotype 4 repose sur une étude montrant une guérison virale dans 100 % des cas.
En pratique.
Viekirax et Exviera, dont le prix n’est pas encore fixé, est disponible selon les dispositions d’une ATU gratuite jusqu’au 16 mars. Par la suite, les deux produits viendront élargir l’arsenal des antiviraux directs, le Pr Christophe Hezode prévoyant et espérant une utilisation progressivement plus précoce de ces produits ce qui posera des problèmes d’adaptation du rapport prix-volume et d’organisation du dépistage de ces stades plus précoces de la maladie. Mais cela est une autre histoire…
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques