Le tatouage concentre à lui seul beaucoup d’attention, ce qui s’explique par son évidente visibilité au sein de la population, avec en outre des surfaces concernées de plus en plus importantes (même s’il est parfois au contraire dissimulé) et son très fort développement récent. De fait, 15 % des Français se seraient déjà fait tatouer, dont 25 % des moins de 30 ans, selon une enquête de l’FOP (2010). On peut aussi remarquer la multiplication des boutiques dédiées au tatouage.
Des problématiques très diverses
Si l’emploi de matériel stérilisé à usage unique a presque complètement écarté le risque de transmission des hépatites B ou C, bien d’autres questions sont d’actualité, ainsi que l’a souligné le Dr Nicolas Kluger (qui a ouvert une consultation « tatouage » à l’AP-HP), parmi lesquelles les risques d’infections locales ou d’allergie (les réactions « allergiques » dépendent de la composition des encres*, notamment de leur couleur – les rouges seraient les plus allergisantes) pouvant prendre la forme d’un simple eczéma ou de granulomes. Point à connaître, ces allergies peuvent apparaître très tardivement, près de 40 ans après. Sans oublier qu’un tatouage peut dissimuler un mélanome. Le Dr Kluger a souligné l’importance qu'il y a à respecter les conseils du tatoueur pendant le temps de cicatrisation (de l’ordre de 1 mois) : effectuer une toilette à l’eau et au savon, ne pas s’exposer au soleil, ne pas prendre de bains, appliquer une crème cicatrisante, ne pas gratter les petites croûtes pouvant se former à la partie superficielle du tatouage…
Toujours concernant les tatouages, le Pr Patrick Fallet (Université Paris Sud) a rappelé que les produits de tatouage, dont ceux utilisés pour le maquillage permanent, font l’objet d’une réglementation spécifique dans le Code de la santé publique. Les produits destinés au tatouage temporaire relevant de la réglementation des produits cosmétiques. « Mais, souligne le Pr Fallet, en dépit des mises en garde de la DGCCRF et de l’ANSM, on déplore chaque été des accidents liés à l’utilisation de produits à base de henné non conformes à la réglementation ».
Quant au détatouage (40 % des tatoués regrettent leur tatouage et 20 % se sont fait détatouer en 2016…), il est loin d’être garanti.
Dents et ongles
Les pratiques d’éclaircissement des dents (réalisé avec de l’eau oxygénée, du peroxyde de carbamide – le produit aujourd’hui sans doute le plus sûr – ou du perborate de sodium) posent également des problèmes au regard des risques pour l’émail dentaire ou les dents elles-mêmes. Néanmoins, une législation de 2012 a limité à 0,1 % la concentration en peroxyde d’hydrogène dans les produits en vente libre ou utilisés par des professionnels non-dentistes, ces derniers pouvant mettre à profit (au fauteuil ou dans le cadre d’une technique ambulatoire) une concentration allant jusqu’à 6 %.
Les risques potentiels liés aux ongles artificiels ont également été abordés. Ceux-ci sont étroitement liés aux diverses techniques employées, à leur mode de dépose ainsi qu’au niveau de compétence des professionnels concernés.
Les principaux types de risques pour la santé sont représentés par les infections, les plaies périunguéales, l’onycholyse, l’eczéma, des douleurs, une photosensibilisation et des carcinomes (pour les vernis durcissant aux UV).
* Les tatouages utilisent des produits très divers (rôle des impuretés ?) et peu contrôlés. Ils peuvent renfermer des colorants solubles ou insolubles, des surfactants, des agents thixotropiques (silice et dérivés), des liants (polyvinylpyrrolidone), des dispersants (sulfate de baryum), des conservateurs…
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