LA SAISONNALITÉ des naissances n’est pas immuable. Au XVIIe siècle, il y avait deux fois plus de conceptions en juin qu’en septembre, rappellent deux chercheurs de l’Institut national d’études démographiques dans le bulletin « Population & Sociétés » (n° 474). Depuis les années 1970, les fluctuations se sont tassées et le pic des naissances s’est progressivement déplacé de mai à septembre. Mais il ne faut pas y voir une volonté des femmes, qui indiquent préférer accoucher principalement en mai (27 %), devant juin, avril ou mars. Septembre, le mois le plus fécond de l’année, n’est cité que par 2 % des femmes.
Ce « paradoxe de la saison de naissance » pourrait s’expliquer par le fait que les couples « ignorent qu’une grossesse ne s’obtient pas forcément dès le premier mois après l’arrêt de la contraception et qu’il leur faut souvent plusieurs mois pour concevoir ». Le pic de septembre (le 23 exactement) correspond à des conceptions du nouvel an. Les conceptions donnant lieu à une naissance sont, en effet, presque deux fois plus nombreuses à la Saint Sylvestre.
Mais le nombre d’IVG pour des grossesses démarrées ce jour-là est également trois fois supérieur à celui d’un jour normal. L’explication viendrait d’une moindre vigilance contraceptive, aussi bien de la part des couples utilisateurs de méthodes de contraception traditionnelles (retrait, préservatif ou abstinence) que des couples utilisateurs de la pilule. « Les fêtes de fin d’année représentent sans doute une période de fragilité pour eux », notent les chercheurs.
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