Le recours à la varénicline et au bupropion dans le sevrage tabagique, n’augmente pas la survenue d’effets secondaires neuropsychiatriques graves (idées suicidaires, dépression…), comparés au placebo. Cette conclusion d’une étude publiée dans la revue « The Lancet », vient confirmer les résultats de deux études antérieures publiées dans le JAMA et le « Lancet Respiratory Medicine ».
Cette nouvelle étude porte sur un plus large panel de participants, soit 8 000 personnes âgées de 18 à 75 ans, fumant plus de dix cigarettes par jour, en moyenne. Si la moitié des participants n’avaient pas d’antécédents psychiatriques, l’autre moitié avait présenté ou présentait une affection psychiatrique (troubles de l’humeur ou psychotiques, anxiété…). Environ 50 % de cette deuxième catégorie de volontaires prenaient des médicaments psychotropes, mais tous étaient stabilisés.
Lors du suivi mené après l’arrêt du sevrage tabagique, il n’y a pas eu d’augmentation significative d’événements indésirables neuropsychiatriques chez les fumeurs sans trouble « psy », ayant suivi l’un des quatre traitements. Le taux était de 1,3 % pour la varénicline, de 2,2 % pour le bupropion, de 2,5 % pour les timbres à la nicotine et de 2,4 % pour le placebo.
Chez les personnes présentant des troubles psychiatriques, le taux d’effets indésirables était également quasi similaire pour ces quatre catégories : 6,5 % pour celui de la varénicline, 6,7 % pour le groupe bupropion, 5,2 % pour celui des timbres à la nicotine et 4,9 % pour le placebo.
Selon le Pr Robert M. Anthenelli, de l’université de Californie à San Diego, principal auteur de l’étude, ces résultats démontent pour la première fois « que l’efficacité des médicaments est similaire pour les fumeurs, qu’ils aient ou non des troubles psychiatriques, la varénicline étant la plus efficace ». Pour lui, « la petite augmentation de l’incidence des effets neuropsychiatriques indésirables chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques stables doit être mis en balance avec les risques sanitaires importants connus du tabagisme ».
À noter que cette étude, demandée par l’autorité sanitaire américaine (la FDA), a été financée par les Laboratoires Pfizer et GSK, fabricants respectifs du Champix (varénicline) et du Zyban (buproprion).
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