Rappel du valsartan : peut-on délivrer une autre spécialité ?

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Publié le 11/07/2018

Pharmacien
Crédit photo : Phanie

Chez les patients traités par un médicament à base de valsartan concerné par le rappel, le pharmacien pourra délivrer une autre spécialité que celle prescrite après en avoir informé le prescripteur.

Dans le cadre du rappel de plusieurs références à base de valsartan (50 références, 9 laboratoires concernés) le 6 juillet, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a indiqué que les patients en possession de spécialités concernées par le retrait « ne devaient pas rapporter leurs boîtes à la pharmacie, ni arrêter d’eux-mêmes leur traitement ». L’ANSM demande aux pharmaciens de bien expliquer aux patients que cette poursuite du traitement ne présente « aucun risque immédiat », alors que, au contraire, « le risque d’arrêt brutal de leur antihypertenseur est réel : poussées hypertensives, décompensations cardiaques, accidents neurologiques ».

Toutefois, ce message peut être très anxiogène pour les patients, les spécialités concernées par le retrait pouvant renfermer une impureté classée comme cancérogène probable. C’est pourquoi, dans une lettre aux professionnels de santé, l’ANSM a modéré son message et indique aux pharmaciens « d’adresser à leur médecin les patients qui souhaiteraient changer leur traitement », et que, « en cas d’urgence et dans l’intérêt des patients, il peut délivrer une autre spécialité que celle prescrite après en avoir informé le prescripteur ».

Dans ces conditions, le remboursement des pharmaciens par les caisses d’assurance-maladie ne devrait pas poser de problème. « La CNAM prendra en compte cette situation exceptionnelle, notamment du point de vue des conditions de prise en charge des médicaments - quantité délivrée et conditionnement le plus économique - et des engagements conventionnels (tiers payant contre générique), en l’absence d’une offre générique suffisante. »