Florilège des questions que peut poser la patiente à l'annonce d'un frottis anormal et des réponses appropriées.
Mon test HPV est positif. Cela veut-il dire que mon compagnon me trompe ?
Non. L’infection à HPV est une infection extrêmement banale et quasiment inévitable au cours de la vie d’une femme. Elle survient généralement dans les premières années suivant les premiers rapports sexuels. Mais si cette infection est le plus souvent transitoire et sans conséquence, il arrive parfois que le système immunitaire ne parvienne pas à « éliminer » le virus et que cette infection persiste pendant de nombreuses années. Aussi, un test HPV positif ne permet pas de dater l’infection ; il est possible qu’il s’agisse d’une infection récente mais il est également possible que cette infection soit beaucoup plus ancienne et remonte à de nombreuses années.
Est ce que je serais mieux dépistée si je faisais un frottis tous les ans ?
Non. Le fait de faire un frottis tous les ans ne permet pas de mieux prévenir le cancer du col de l’utérus qu’en respectant le délai de 3 ans actuellement recommandé. A l’inverse, en faisant des frottis plus souvent, on augmente le risque de fausses alertes (frottis anormal alors qu’il n’existe pas de lésion du col de l’utérus).
Mon frottis est anormal. Dois-je être traitée ?
Non. Avoir un frottis anormal signifie juste qu’il faut d’abord vérifier le col en réalisant une colposcopie pour savoir s’il existe ou non une lésion cervicale. Si c’est le cas un traitement peut être indiqué selon les caractéristiques de la lésion ayant été diagnostiquée.
J'ai une lésion de bas grade (CIN1). Doit-on traiter cette lésion?
Non. Ce type de lésion a une probabilité de guérir spontanément en 2 ans de 70 à 80 %. Le risque de progression vers une lésion de haut grade dans ce délai est faible, inférieur à 15 %, et le risque de progression vers un cancer est quasiment nul. Pour cette raison, il est recommandé de ne pas traiter immédiatement ces lésions qui devront simplement être surveillées.
J’ai une lésion intra épithéliale du col utérin. J’ai peur de contaminer mon partenaire. Que dois-je faire ?
Il faut comprendre que la lésion que vous avez développée est effectivement due à une infection à HPV persistante et probablement ancienne. Cela sous-entend que votre partenaire a sans doute déjà été exposé à ce virus et qu’il est trop tard pour y remédier. En pratique, il n’est donc pas nécessaire de faire quoi que ce soit et vous ne devez pas changer votre sexualité pour cela. En particulier, le port de préservatifs n’est pas indiqué. Il faut comprendre que votre partenaire a de grandes chances d’avoir été infecté et d’avoir déjà éliminé ce virus depuis longtemps et que cela n’aura aucune conséquence pour lui.
Je suis homosexuelle. Dois-je quand même faire des frottis ?
Oui. L’infection à HPV est également possible lors des rapports homosexuels entre deux femmes. Le risque de lésion précancéreuse et cancéreuse du col utérin est donc le même que pour une femme hétérosexuelle.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques