Un pas de géant vers la production de pièces humaines « détachées » ? Des chercheurs du Salk Institute de La Jolla (Californie) menés par Juan Carlos Izpisua Belmonte sont, pour la première fois, parvenus à créer des embryons chimères associant des cellules-souches humaines et porcines.
Leur prouesse constitue une étape capitale vers la production d'organes humains susceptibles d’être greffés par des animaux. Concrètement, des cellules-souches humaines, capables de se différencier en n'importe quel tissu, ont été implantées dans des embryons de porcs transférés ensuite dans l'utérus de truies porteuses. Bien qu’étrangères, les cellules humaines n’ont pas été rejetées car elles étaient injectées dans l'embryon animal à un stade très précoce - au cinquième ou au sixième jour de son développement. Les embryons n’ont pu se développer que pendant quatre semaines seulement comme le stipulent les réglementations, mais ce laps de temps a été suffisant pour que les cellules humaines commencent à produire du tissu musculaire : l’expérience n'a bien sûr pas été menée jusqu'à son terme théorique que serait l’existence de porcelets en partie humains (la proportion de cellules-souches humaines dans cette expérience étant de toute manière demeurée très réduite).
Rappelons qu’une précédente expérience avait montré qu'il est possible de développer des organes d'une espèce dans une autre : un pancréas, un cœur et des yeux de rats avaient ainsi été produits dans des embryons de souris. Ces recherches, pour problématiques qu’elles puissent paraître au plan éthique, n’en ouvrent pas moins des pistes importantes dans le développement de la médecine régénérative et connaissent un développement fulgurant.
Modélisation embryonnaire
Dans une perspective différente mais tout aussi étonnante, l’équipe de Magdalena Zernicka-Goetz, de l’université de Cambridge, a cultivé des cellules-souches embryonnaires et des cellules-souches trophoblastiques extra-embryonnaires de souris sur une matrice artificielle en 3D. En se multipliant, ces cellules et ont formé des colonies évoquant fortement un embryon : les diverses régions anatomiques se sont développées correctement et au bon moment, les cellules communiquant étroitement pour se « dire » les unes aux autres où se positionner. Cet embryon artificiel s’est révélé obéir donc aux mêmes règles qu’un embryon formé dans des conditions naturelles : les deux types de cellules s’organisent correctement, les unes à une extrémité de la structure, les autres à l’autre extrémité et une cavité interne se forme, préfigurant la cavité pro amniotique destinée à protéger l’embryon.
Pour autant, la ressemblance s’arrête là, du moins pour le moment, car le développement complet de l’embryon requerrait la participation d’une troisième famille de cellules-souches : celle des cellules permettant la différenciation de l’endoderme. Cette technique pourrait permettre à terme d’étudier le développement embryonnaire humain avant le 14e jour sans avoir à travailler sur de véritables embryons, difficiles à obtenir et dont l’exploitation pose des questions éthiques.
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