La goutte tophacée survient après plusieurs années d’évolution, elle est très rare dans la forme typique. À ce stade, les dépôts d’acide urique dans les tissus sont visibles sous la peau et forment des tophi (tophus au singulier). Elle ne s’observe que chez les patients non compliants au traitement, ou ceux dont le diagnostic n’a pas été reconnu. Les localisations électives des tophi sont le pavillon de l’oreille, les coudes, les pieds, la pulpe des doigts et les tendons extenseurs (tendon d’Achille).
Quels examens et dans quel cas
Le diagnostic est bien souvent évident sur la description de l'atteinte articulaire, il n'est pas besoin de pousser plus avant les explorations.
L'examen biologique se résume à une évaluation de la quantité d’acide urique excrétée par les reins et au dosage de l’acide urique sanguin. Le taux d'uricémie peut diminuer, voire se normaliser, durant la crise et un dosage normal n'exclut donc pas le diagnostic. Il faut alors répéter le dosage quelques semaines plus tard. Le seuil normal d'acide urique dans le sérum est de 70 mg/L, soit 420 µmol/L. Au-delà de ces quantités, on parle d'hyperuricémie.
Une fois le diagnostic établi il faut faire le dosage de la créatinine dans le sang (créatininémie avec sa clairance) pour vérifier le fonctionnement du rein mais aussi rechercher les composants du syndrome métabolique : hypertension artérielle, diabète sucré, excès de lipides sanguins (triglycérides, LDL et HDL cholestérol) et mesurer le périmètre de l'abdomen.
Au stade de goutte aiguë, les radiographies des articulations touchées sont normales et ne servent qu'à exclure un autre diagnostic. Au stade de goutte chronique, l'examen radiologique révèle la destruction articulaire progressive et ses conséquences osseuses ou articulaires (arthropathie goutteuse).
En cas de doute, la recherche des microcristaux d'urate au microscope par ponction du liquide synovial de l’articulation atteinte, confirme le diagnostic. Les cristaux d’acide urique ne sont pas détectables par des examens de radiologie (rayons X ou autres), mais sont visibles au microscope (cristaux négativement biréfringents).
Les traitements
Lors de la crise aiguë très douloureuse, le traitement doit être rapidement efficace et comprend le repos, des mesures physiques telles que la protection de l'articulation par un arceau et l'application de glace, ainsi qu'une modification du régime alimentaire, notamment la suppression des boissons alcoolisées. Pour soulager la douleur, on utilise des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), et des antalgiques simples (paracétamol) ou de palier 2. L'aspirine doit être évitée car elle interfère avec l'élimination urinaire de l'acide urique, elle élève le taux d’acide urique.
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