Génétique de l’amour

Quand y a du gène, y a du plaisir !

Publié le 02/07/2012

Article réservé aux abonnés

LE REGARD, le sourire, la couleur des yeux, la voix… Et vous, qu’avez-vous apprécié en premier en rencontrant l’élu(e) de votre cœur ? Peut-être rien de tout cela car seul l’esprit, l’humour ou la gentillesse du futur partenaire a véritablement guidé votre choix… Quoi qu’il en soit, si vous étiez jusque-là convaincu(e) d’avoir dominé tous les éléments de votre « sélection » amoureuse, la récente publication de la revue « Molecular Ecology » risque de vous déstabiliser un rien. Nos gènes joueraient en effet un rôle non négligeable dans les histoires d’amour. Même les plus belles. Des chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle et du CNRS se sont penchés sur plus de 1 million de marqueurs génétiques répartis dans près de 20 000 gènes. Et en portant leur attention sur des couples originaires d’Afrique (Les Yorubas du Nigeria), des États-Unis (mormons de l’Utah) et du Mexique (Los Angeles), ils ont en effet découvert que plusieurs caractères génétiquement déterminés se retrouvaient à l’identique chez les deux partenaires du couple. La pigmentation de la peau, par exemple, pourrait être déterminante dans le choix du partenaire. Mais attention, préviennent les chercheurs, il n’est pas question de justifier par la génétique un quelconque comportement raciste. « Car, précisent-ils, ce que nous avons vu, c’est que, au sein de couples de même couleur, il y avait une attirance pour un conjoint ayant la même nuance de peau, nuance parfois invisible à l’œil nu, mais que l’on retrouve dans les deux génomes. » Même constat pour l’attirance réciproque des grands avec les grands et des petits avec les petits. En revanche, l’appariement génétique des systèmes immunitaires se ferait, lui, sur le mode de la complémentarité. Enfin, précisent les auteurs, ces attirances génétiques ne sont pas communes à toutes les populations. La composante culturelle du choix amoureux serait par ailleurs non négligeable. Nous voilà rassurés.

› DIDIER DOUKHAN