Au-delà des longues files d’attente qui se formaient devant les officines, de nombreux clients se plaignaient du manque de médicaments disponibles, et en rendaient souvent les pharmaciens responsables.
Ceux-ci s’exaspéraient de ces critiques, rappelant, par voie de presse, qu’ils disposaient de trop peu de spécialités, et manquaient aussi d’ingrédients, de temps et de personnel pour réaliser toutes les préparations exigées par les patients. Face à un virus alors non identifié, mais 25 fois plus virulent et mortel qu’une grippe classique, les pharmaciens étaient plutôt mal armés : en dehors de l’aspirine, vite rationnée et insuffisante, la quinine était le remède le plus usuel, complété et enrichi par d’innombrables substances. En outre, le rhum était largement prescrit par les médecins, et vendu dans toutes les officines.
Comme aujourd’hui, les pharmaciens étaient confrontés à d’innombrables fausses nouvelles, les fakes news de l’époque, et se sont souvent élevés publiquement contre les « remèdes miracles » que publiaient certains journaux, souvent élaborés dans le but principal d’enrichir leurs concepteurs, venus d’on ne sait où… Et comme aujourd’hui aussi, les professionnels et le public vivaient dans l’espoir d’un vaccin proche… qui ne vint jamais.
Souhaitons néanmoins que ces similitudes s’arrêtent là : la grippe espagnole, qui sévit en trois vagues au printemps et à l’automne 1918 puis en hiver 1919, tua 40 millions de personnes dans le monde, dont 250 000 en France.
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3 questions à…
Françoise Amouroux
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