Interrogé sur la méthodologie de cette étude, le Pr Nicolas Danchin précise qu’il s’agit d’une étude d’impact destinée à estimer le nombre de patients susceptibles d’arrêter leur traitement par statine en réaction à un évènement aigu.
« Nous avons réalisé une modélisation, les imperfections méthodologiques sont assumées, explique le cardiologue. Il fallait réagir rapidement, dans les 2 mois qui ont suivi la polémique ».
Les questions posées n’étaient pas standardisées : les patients pour la majorité étaient suivis de longue date par le cardiologue et « n’auraient pas forcément compris que l’on les interroge avec des questions toutes faites ». Cependant le cahier des charges était de laisser parler les patients spontanément avant de les interroger sur leurs intentions. Les biais sont dans les deux sens, reconnaît le Pr Danchin, ceux qui ont la volonté d’arrêter et ne le feront pas, et ceux qui, face au cardiologue prescripteur, disent ne pas en avoir l’intention mais qui le feront quand même. Dans tous les cas, cette étude est une manière d’essayer de chiffrer les choses. Il est certain que le nombre de patients qui s’interrogeaient sur leur traitement était beaucoup plus élevé qu’habituellement.
EVANS montre également que cette polémique n’est pas qu’un débat d’idées et qu’elle a un vrai impact négatif en termes de santé. La seule mesure effective ne pourra venir que dans quelques années lorsque les bases SNIIRAM donneront le nombre d’arrêts effectifs et la mortalité cardiovasculaire en regard.
Quant au Pr Philippe Even, interrogé sur la même étude, il n’a pas souhaité nous répondre.
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