Les ganglions de la base sont constitués d’un ensemble de noyaux très interconnectés, situés très profondément sous le cortex. L’un d’eux, le striatum reçoit les projections dopaminergiques issues des neurones de la substance noire. Dans la MP, ces neurones dégénèrent et le striatum est privé de dopamine. Ce qui induit des perturbations dans les réseaux de neurones se traduisant par des troubles moteurs.
L-dopa intermittente
« Lorsque j’explique à mes étudiants que l’administration orale intermittente du précurseur de la dopamine, la L-Dopa, ne restaure que partiellement la transmission dopaminergique et qu’elle est à l’origine de complications motrices (périodes on/off, dyskinésies) très invalidantes chez 50 % des patients parkinsoniens après 5 ans et 80 % après 10 ans, il y en a toujours un qui pose la question de pourquoi ne pas délivrer la dopamine elle-même directement dans le cerveau », s’exclame David Devos, professeur de pharmacologie médicale et neurologue à l’université & CHU & INSERM de Lille.
Cette réflexion paraît saugrenue. D’une part la dopamine s’oxyde extrêmement rapidement. D’autre part les patients déplorent le manque d’ergonomie des systèmes d’administration en continue utilisés actuellement (L-dopa intra-intestinale, apomorphine en sous-cutanée).
Dopamine en continu
« Nous avons breveté une forme de dopamine anaérobie (A-dopamine), produite sans oxygène préparée actuellement par la pharmacie centrale des hôpitaux de Lille. Côté système d’administration, nous avons repris le concept de l’insuline en continu chez le patient diabétique », explique le Pr Devos.
La A-dopamine, est stockée dans une pompe implantée en sous-cutanée dans l’abdomen des patients à laquelle est relié un fin cathéter tunnellisé sous la peau permettant de distribuer localement la dopamine dans les ventricules cérébraux (donc près du striatum), suivant une technique proche de la dérivation ventriculaire en cas d’hydrocéphalie ou administration intracérébrale de la morphine, précise le Pr Devos.
« Les essais sur les modèles animaux de la MP montrant une restauration des fonctions motrices sont rassurants (pas de tachyphylaxie) et encourageants (pas de dyskinésies) », révèle le Dr Caroline Moreau, neurologue au centre expert sur la MP au CHU de Lille. Dans cette ville, une étude pilote unicentrique est prévue début 2020.
* Meeting du 28 avril au 2 mai 2019 à Biarritz
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