L’asthme
La pathologie
Maladie la plus fréquente chez l’enfant, l’asthme affecterait 20 % des moins de 3 ans. Avec des particularités cliniques (la toux, signe le plus constant, est parfois isolée) et thérapeutiques.
La période allant de la naissance à 3 ans est un moment charnière, car, pour plus de la moitié des asthmatiques, la pathologie débute dans la petite enfance (le plus souvent entre 12 et 15 mois).
Rappelons à ce sujet qu’avant 3 ans est considéré comme un asthme « tout épisode dyspnéique avec sibilants – autrement dit des sifflements – qui se reproduit au moins trois fois avant l’âge de 2 ans ».
Il faut aussi souligner que chez l’enfant, 80 % des asthmes sont d’origine allergique, contre environ 50 % chez l’adulte.
L'évolution avec l’âge
Que se passe-t-il avec le temps ?
Il est d’abord intéressant de remarquer qu’alors que les garçons sont plus à risque (deux tiers en moyenne, mais avec des différences régionales, peut-être en fonction de la pollution et des niveaux socio-économiques) d’asthme précoce que les filles, cette tendance s’inverse à l’adolescence, probablement à cause des hormones féminines. On sait d’ailleurs depuis longtemps que les hormones féminines agissent sur l’hyperactivité bronchique, c’est ainsi, par exemple, que 20 % à 40 % des femmes asthmatiques souffrent d’une exacerbation en période prémenstruelle.
D’autre part, les études montrent que la majorité des asthmes de l’enfant apparaît avant l’âge de 5 ans et 60 % des asthmes du nourrisson disparaîtraient après l’âge de 3 ans.
La bronchiolite
La pathologie
La bronchiolite (anciennement appelée bronchite asthmatiforme) correspond à l’obstruction des petites bronches, ou bronchioles, provoquée par une infection virale, entraînant une gêne respiratoire pouvant être importante.
Les principaux symptômes sont représentés par une gêne à respirer (dyspnée), une toux d’abord plutôt sèche (toux se majorant peu à peu), l’émission de « sifflements » au cours de la respiration et par des sécrétions progressivement abondantes.
En revanche, la fièvre est souvent modérée et peuvent survenir des vomissements et des diarrhées.
Les signes obstructifs durent une dizaine de jours.
Dans près de 70 % des cas, la bronchiolite est la conséquence d’une infection par le virus respiratoire syncytial (VRS).
Parmi les autres virus pouvant être à l’origine de bronchiolites : les adénovirus, les virus influenza, les para-influenza, les rhinovirus.
L'évolution avec l’âge
La bronchiolite aiguë ne s’observe que jusqu’à l’âge de 2 à 3 ans et ce sont les nourrissons de 3 à 9 mois qui sont les plus exposés (chaque année, la bronchiolite concernerait 30 % de la population des nourrissons). Les anciens prématurés présentent une plus grande sensibilité à cette pathologie.
L’allergie au lait
La pathologie
Parmi les nombreux types d’allergie, qui toucheraient plus de 1 Français sur 5, l’allergie au lait est fréquente chez le nourrisson avec une prévalence estimée à 2 % chez l’enfant de moins de 2 ans.
Le lait étant le premier aliment donné aux enfants, c’est donc logiquement la première allergie alimentaire. Les premières réactions peuvent même s’observer à la maternité, avec un premier biberon de lait 1er âge. Chez les grands allergiques on peut aussi observer la survenue d’une allergie au lait de femme, car des traces d’allergènes alimentaires peuvent y être présentes, notamment d’œuf. Les symptômes liés à une allergie au lait peuvent revêtir tous les aspects de l’allergie alimentaire. Chez le très jeune enfant, la forme la plus fréquente est représentée par la dermatite atopique. Le deuxième tableau clinique est représenté par les formes digestives, avec des régurgitations massives, un reflux gastro-œsophagien, compliqué éventuellement d’œsophagite et d’une gastro-entérite. La constipation est une forme souvent méconnue de l’allergie alimentaire au lait. On peut aussi observer toutes les formes de réactions allergiques de type immédiat, comme l’œdème, l’urticaire, l’asthme et le choc anaphylactique.
L'évolution avec l’âge
L’allergie alimentaire guérit le plus souvent avec le temps, mais quelques grands allergiques demeurent allergiques.
De fait, plus de 90 % des enfants guérissent avant l’âge de 10 ans.
La problématique est que la seule manière d’empêcher les manifestations allergiques est de réaliser une éviction totale de l’aliment responsable, ici le lait, mais aussi que l’induction d’une tolérance exige une réintroduction prudente de celui-ci, souvent après l’âge de 1 an. L’enjeu consiste donc à trouver la bonne fenêtre d’opportunité et le bon protocole de réintroduction, tout en sachant qu’un enfant restant trop longtemps en éviction risque d’aggraver son allergie.
La dermatite atopique
La pathologie
L’eczéma atopique, encore dénommé eczéma constitutionnel ou dermatite atopique, est une des composantes de l’atopie (association personnelle ou familiale d’une dermatite atopique, d’un asthme et/ou d’une rhinoconjonctivite allergique), dont le risque est génétiquement transmis (50 à 70 % des patients souffrant de dermatite atopique ont un parent du premier degré lui-même atteint ou en ayant été atteint dans le passé).
La dermatite atopique affecterait 1 nourrisson sur 10. Mais certains travaux tendent à faire penser que son incidence serait en fait bien supérieure, entre 20 et 30 %. Celle-ci est en augmentation dans les pays développés.
Elle est essentiellement caractérisée par la triade : eczéma, prurit intense et sécheresse cutanée.
L’éruption siège dans un premier temps au visage, puis se généralise, gagne les cuisses, le dos des mains…
Au cours de l’évolution, on observe une alternance typique de poussées et d’accalmies.
Avec le temps, les poussées deviennent de moins en moins intenses et tendent à se localiser dans certaines zones « bastions », comme le dos des mains, les genoux et les coudes.
Il faut savoir qu’une récidive peut survenir après une longue rémission.
L'évolution avec l’âge
L’eczéma atopique commence très tôt, avant 1 an dans 80 % des cas et le plus souvent avant l’âge de 3 mois.
Après l’âge de 2 ans, les lésions se localisent au niveau des plis, des mains, des poignets et des chevilles.
Plusieurs pathologies (reflétant la « marche atopique ») peuvent être associées à la dermatite atopique : une allergie alimentaire (l’éviction de l’aliment incriminé n’améliore pas toujours la dermatite), un asthme chez le grand enfant et une rhinite/conjonctivite allergique chez l’adolescent ou l’adulte jeune.
Dans de très nombreux cas, cette affection finit par s’éteindre d’elle-même, mais à un moment hélas non prévisible.
De fait, la majorité des eczémas atopiques disparaît assez rapidement : 50 % avant l’âge de 5 ans. Mais, 10 à 15 % des cas persistent à l’âge adulte.
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