Le Centre de pharmacovigilance du Pas-de-Calais relate le cas d'une femme enceinte de 8 mois qui a pris par erreur un comprimé d'ibuprofène 400 mg. Si le bébé est indemne après une césarienne en urgence, cet exemple confirme que les AINS ne doivent pas être administrés en cours de la grossesse.
C'est la revue « Prescrire » qui a repéré le cas et raconte la mésaventure de la future maman, qui a heureusement immédiatement consulté après avoir pris un AINS par erreur. L’échographie réalisée dans les heures suivantes a montré une tachycardie fœtale et une fermeture prématurée du canal artériel qui ont conduit à une césarienne en urgence. Le canal artériel est un vaisseau fonctionnel uniquement chez le fœtus reliant l’artère pulmonaire à l’aorte et permettant à la circulation sanguine du fœtus d’éviter les poumons. Il se ferme spontanément dans les 24 premières heures de vie. Sa fermeture in utero entraîne une hypertension artérielle pulmonaire et une insuffisance cardiaque droite.
L’ibuprofène, comme les autres AINS, entraîne la fermeture du canal artériel. Il est d’ailleurs utilisé chez les nouveau-nés pour lesquels la fermeture du canal artériel n'est pas spontanée. Son utilisation au cours de la grossesse cause des dommages immédiats, c'est pourquoi la revue « Prescrire » s'adresse à toutes les femmes enceintes et leur entourage : jamais d'AINS pendant la grossesse ! Un message plus alarmiste que celui de l'Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui contre-indique les AINS à partir du 6e mois de la grossesse, tout en rappelant les dangers de certains d'entre eux dès le début de la grossesse.
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