Le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) paru aujourd'hui se consacre aux recommandations sanitaires pour les voyageurs en 2019. Et il a fort à faire face à la « série de records auxquels sont confrontés les médecins » dans un contexte d'échanges internationaux, de modifications climatiques et de fake news. Focus sur le paludisme.
Au programme de ses préconisations, l'agence Santé publique France liste les défis à relever en termes de rougeole, encéphalite japonaise, fièvre de Lassa, Ebola, chikungunya, Zika, rage, dengue, paludisme… et même de pollution atmosphérique. Elle développe en particulier un chapitre concernant la chimioprophylaxie du paludisme, déplorant la promotion par « des détracteurs » de l'utilisation de la plante Artemisia annua sans preuve d'efficacité clinique, et en conséquence l'apparition de cas de paludisme chez des voyageurs ayant suivi leurs conseils. En février dernier, l'Académie nationale de médecine avait déjà lancé une alerte à ce sujet, condamnant l'inadmissible campagne médiatique et commerciale menée par une association française en faveur de l’utilisation des feuilles d'Artemisia contre le paludisme.
Regrettant que le nombre de cas de paludisme ne diminue pas d'une année sur l'autre, ce qui ne permettra pas d'atteindre l'objectif de baisse du nombre de cas et de décès de 40 % entre 2016 et 2020, le BEH rappelle que les estimations mondiales pour 2017 évoquent 219 millions de personnes atteintes et 435 000 décès. En 2018, les cas de paludisme importés en France métropolitaine demeurent à un niveau élevé : 2 730 ont été déclarés (dont un cas de paludisme autochtone), 334 (12,8 %) de forme grave, ayant conduit à 9 décès.
Rappelant que la maladie survient chez les voyageurs qui ne respectent pas les recommandations de prévention antipaludique, il souligne l'importance d'une protection efficace contre les piqûres de moustiques et la mise en place d'une chimioprophylaxie antipaludique en cas de risque modéré à élevé de paludisme, à adapter individuellement selon le voyage. Le BEH fait un point précis sur l'évolution du risque paludique et des recommandations associées selon les pays. Il insiste également sur une restriction d'utilisation de la chloroquine chez les femmes enceintes ou allaitantes.
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