C’est aujourd’hui que le test à grande échelle du premier vaccin contre le paludisme commence au Malawi. Après 30 ans de développement, le Mosquirix de GSK sera inoculé à 360 000 enfants dans le cadre d’un programme pilote initié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). D’autres vaccins contre le paludisme sont attendus dans les prochaines années.
Vacciner contre le paludisme est un vieux rêve datant du XIXe siècle, dès la découverte de Plasmodium Falciparum en 1897. Tout semble alors possible avec les apports scientifiques de Pasteur dans la lutte contre les maladies infectieuses. Mais 122 ans plus tard, l’OMS lance tout juste un test à grande échelle pour un vaccin développé pendant une trentaine d’années. Un développement particulièrement long dû à la difficulté de trouver un vaccin contre un parasite, organisme autrement plus complexe qu’un virus ou une bactérie, dont les capacités d’adaptation semblent infinies, tout comme celles de son hôte.
Après un avis positif de l’Agence européenne du médicament (EMA) en juillet 2015, le projet pilote annoncé par l’OMS commence aujourd’hui au Malawi. Les enfants de moins de 2 ans dans onze quartiers de la capitale, Lilongwe, sont concernés. Le protocole complet prévoit quatre injections : à 5 mois, 6 mois, 7 mois et 22 mois. Le projet sera également mis en place au Ghana et au Kenya, des pays ayant déjà participé à des tests à plus petite échelle du Mosquirix (RTS, S/AS01). Le but est de vacciner 120 000 enfants en 1 an et 360 000 d’ici à 2020. Les premiers essais de Mosquirix, qui vise uniquement Plasmodium Falciparum, ne cachent pas que le vaccin ne serait efficace qu’à 39 %, un taux qui permettrait néanmoins à des milliers d’enfants d’échapper au paludisme. Sur les 430 000 décès par an dus à la malaria, les deux tiers sont des enfants de moins de 5 ans. Au Malawi, un habitant sur cinq est touché par le paludisme.
GSK collabore avec l’ONG Path Malaria Vaccine Initiative sur ce projet, le laboratoire produisant le vaccin à prix coûtant et l’ONG assurant la donation. D’autres vaccins contre le paludisme sont aussi à un stade de développement avancé, notamment le PfSPZ de la biotech américaine Sanaria, qui affiche de meilleurs résultats lors des essais cliniques avec une efficacité d’un peu plus de 50 % et vise tous les Plasmodiums, pas seulement le Falciparum. Cependant, cette efficacité pourrait être contrebalancée par les spécificités de transport et de conservation à très basse température que ce produit exige. Ce vaccin pourrait être disponible en 2022.
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Françoise Amouroux
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