« LES QUATRE FONDAMENTAUX à respecter pour éviter l’échec d’une coloscopie sont une bonne préparation colique, la réalisation d’une coloscopie complète, une technique de retrait correcte et une reconnaissance des lésions difficiles qui peuvent passer inaperçues (adénomes plans, cancers de novo, lésions festonnées sessiles), rappelle en préambule le Pr Stanislas Chaussade, de l’hôpital Cochin à Paris. Le taux de détection des adénomes dépend également de la performance de l’appareil, surtout quand les polypes sont de petite taille, et de l’expérience de l’endoscopiste. »
La qualité de la préparation colique a des conséquences sur le caractère possiblement incomplet de l’examen, une préparation insuffisante étant responsable de 33 à 42 % des échecs. Pour améliorer cette étape fondamentale, il faut intervenir sur des facteurs intrinsèques liés au patient. « Il n’existe pas de formule unique et magique, le choix de la préparation doit être adapté au profil du patient (difficultés à boire, survenue de vomissements, le fait de ne pas prendre la préparation dans sa totalité), tout en respectant les contre-indications, poursuit le gastro-entérologue. Il convient de traiter une constipation préalable, de ne pas faire d’associations médicamenteuses, en particulier une coadministration de laxatifs alcalins, de fractionner l’administration de la préparation avec une première prise la veille de l’examen et la seconde le jour même. Il est très important de lutter contre la déshydratation en buvant beaucoup : toutes les préparations coliques nécessitent une augmentation des apports hydriques, même si le volume des liquides à ingérer varie selon les types de préparation. »
La coloscopie doit se faire dans les 5 à 8 heures après la fin de la purge, en évitant la prise de médicaments. Si la préparation a été mal faite, il faut recommencer dans un délai inférieur à trois mois. Le temps moyen de retrait est de 6 à 8 minutes en respectant des critères qualitatifs (aspiration correcte des résidus de liquides et de selles, bonne distension du côlon…).
Troubles hydroélectrolytiques et rénaux
En France, on dispose de trois grands types de préparations coliques : les préparations à base de polyéthylène glycol (PEG) en solution, celles à base de phosphate de sodium (NaP) en comprimés et en solution et celles à base de picosulfate de sodium et citrate de magnésium en sachets. « Elles sont toutes susceptibles d’entraîner des troubles hydroélectrolytiques (perte hydrosodée, hyponatrémie, modifications des taux plasmatiques de calcium et de phosphate…), ainsi que de rares mais graves effets secondaires rénaux pouvant conduire à une altération définitive de la fonction rénale, prévient le Pr Corinne Isnard-Bagnis, de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Il faut respecter les modalités d’utilisation et les conditions de prescription des produits pour assurer la sécurité des patients. »
Parmi les solutions à base de NaP existantes, Colokit est la seule en comprimés. L’étude observationnelle Uscol (utilisation et sécurité d’emploi de Colokit), réalisée en France sur un échantillon représentatif de 1 048 patients, confirme en situation réelle le bon usage de Colokit chez 77 % des utilisateurs et son excellente acceptabilité ; il n’a été rapporté aucune complication hydroélectrolytique ni aucun accident rénal.
« En France, le cancer colorectal est le deuxième cancer chez la femme et le troisième chez l’homme, il est responsable de 16 000 à 17 000 décès par an », rappelle le Dr Hervé Hagège, du CHI de Créteil. Dans plus de 80 % des cas, il provient d’une tumeur bénigne qui évolue lentement vers un cancer. Les coloscopies réalisées en 2011 ont permis de diagnostiquer près de 40 000 cas de cancers colorectaux, selon l’étude nationale conduite par la Société française d’endoscopie digestive (SFED). « Cet examen doit être le gold standard dans le dépistage des tumeurs et devenir une analyse de pratique professionnelle (APP), un protocole national est en cours d’élaboration avec le soutien de la HAS », précise le spécialiste.
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