Israël

Nouvelle terre promise du cannabis thérapeutique

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Publié le 31/03/2016
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L’État hébreu est en passe de devenir un " canna-hub » mondial

L’État hébreu est en passe de devenir un " canna-hub » mondial
Crédit photo : Phanie

Dans le domaine de la recherche sur le cannabis thérapeutique, une foule de questions se posent encore et de nombreux progrès restent à faire. Ce qui est sûr, c’est que cette recherche avance plus vite en Israël qu’ailleurs. Bénéficiant d’une administration plus libérale et d’une réglementation moins contraignante pour les essais cliniques sur l’homme, le pays est en train de devenir une nouvelle terre promise de la « cannabinothérapie ». Preuve en est cette impressionnante installation qui a récemment poussé à la périphérie d’un paisible village du nord d’Israël. Ici, sérieusement protégés par un fossé, un mur d’enceinte et des barbelés, au pied desquels veillent des hommes en armes, quelque 50 000 plants issus de 230 variétés différentes de cannabis poussent en silence. « Pour le cannabis aussi, nous sommes en terre promise, avec un bon climat, 300 jours de soleil par an, une humidité parfaitement adaptée », résume Tamir Gedo, le P-DG de B.O.L Pharma, société pharmaceutique habilitée par le ministère de la Santé à faire pousser et distribuer du cannabis thérapeutique. Si la consommation récréative de cannabis reste ici illégale, l’État autorise et encourage depuis dix ans le cannabis thérapeutique.

Dans l’enceinte de B.O.L (Breath of Life, souffle de vie) Pharma, complexe de serres et de laboratoires sur deux hectares, chaque plant fait l’objet d’un monitoring informatique, qui, à distance, relève 24h/24 les paramètres biochimiques de la culture. L’objectif ultime ? Mettre au point une herbe de pointe : un médicament purifié, dosable et avec le moins d’effet planant possible. La teneur en THC, largement responsable de cet effet psychotrope, concentre naturellement l’attention des chercheurs.

En 2015, les médecins ont prescrit du cannabis médical à environ 25 000 patients atteints de cancer, d’épilepsie, de stress post-traumatique ou de maladies dégénératives, non pas pour soigner leur mal, mais pour en atténuer les symptômes.

Israël n’a pas le droit d’exporter son cannabis, le produit de ses récoltes. Il mise en revanche sur l’exportation d’une expertise agronomique, médicale et même technologique pour devenir un véritable « Canna-Hub » mondial.

En France, Sativex, le premier médicament à base de cannabis thérapeutique, peine encore à trouver le chemin de l’officine…

Avec l’AFP.
D.D.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3253