LA POLÉMIQUE sur le thiomersal serait-elle relancée ? Dans une lettre ouverte à la ministre de la Santé, trois associations, la Coordination nationale médicale santé environnement (CNME), ATC toxicologie et Non au mercure dentaire, ont demandé que soit administrée aux nourrissons et aux femmes enceintes une forme monodose de Panenza, le vaccin A(H1N1)v non adjuvé disponible en France. Dans son conditionnement multidose, Panenza contient du thiomersal, qui en raison de faibles quantités de mercure, pourrait avoir « une toxicité neurologique, notamment pour le cerveau en développement », est-il écrit dans cette lettre. Si l’hypothèse neurotoxique n’a jamais été prouvée, l’adjonction systématique de thiomersal avait été supprimée pour la forme monodose, car inutile, il y a une dizaine d’années, en Europe et aux États-Unis. « Il n’existe aucune donnée scientifique inquiétante sur l’utilisation du thiomersal dans les vaccins, explique au « Quotidien » le Pr Dominique Floret, président du comité technique des vaccinations. Il n’y a donc aucune justification pour ne pas recommander la forme multidose de Panenza chez les nourrissons et les femmes enceintes. » Dans le cadre d’une campagne vaccinale massive, où le conditionnement multidose est le plus adapté aux exigences de la situation, les bénéfices attendus du thiomersal sont grands. « Les doses ne sont pas administrées de façon immédiate et simultanée à plusieurs patients, expliquait l’Afssaps dans sa mise au point sur le composé en octobre dernier. Le thiomersal contribue à prévenir la contamination bactérienne des vaccins (multidoses) et (...) contribuerait à améliorer la stabilité des médicaments. » Le CNME et les deux autres associations rappellent que, « pour les femmes enceintes et les enfants, la valeur de mercure à ne pas dépasser est de 1,6 microgramme de mercure total/kg de poids corporel/semaine. Pour un enfant de 6 mois qui pèserait 8 kg, cela équivaut à 1,8 microgramme de mercure par jour : une dose de Panenza lui apporterait alors une dose 12 fois la dose journalière admissible ». À cela, le Pr Floret répond « il s’agit d’une administration ponctuelle. De plus, les doses de mercure n’ont rien à voir avec celles ingérées dans l’alimentation en mangeant du poisson, notamment le saumon ».
Le vaccin et le mercure
Nouvelle polémique sur le thiomersal
Publié le 14/12/2009
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› Dr IRÈNE DROGOU
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2711
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