NOXAFIL (posaconazole) comprimé, des Laboratoires MSD, est une nouvelle forme orale de ce traitement prophylactique et curatif des infections fongiques invasives (IFI). Utilisé lors de greffes de cellules souches hématopoïétiques ou de leucémies aiguës, il évite les problèmes posés par la suspension buvable jusqu’alors employée.
« La suspension buvable présente plusieurs inconvénients, indique le Pr Christophe Padoin, pharmacologue à l’hôpital Avicenne, APHP. Tout d’abord, sa biodisponibilité est très impactée par l’alimentation, c’est-à-dire que le médicament est moins efficace hors des repas, alors même que les patients sous chimiothérapie mangent peu. La biodisponibilité est aussi affectée par le taux d’acidité, alors que les patients, hospitalisés, sont souvent sous IPP (inhibiteurs de la pompe à proton). Enfin, une saturation de l’absorption empêche de réaliser une dose de charge : la concentration thérapeutique ne peut être atteinte qu’à J5 avec la suspension buvable. »
« À l’inverse, avec le comprimé [disponible depuis le 13 mai 2015, ndlr], qui permet une libération contrôlée du principe actif, l’absorption n’est pas modifiée selon que le médicament est pris à jeun ou pendant un repas, ou selon qu’un modificateur du pH (IPP) est ou non consommé, poursuit le pharmacologue. De plus, une dose de charge est possible à J1 (avec le schéma 300 mg/jour), permettant d’atteindre une concentration " au plateau " dès J2-J3. »
Il n’existe pas de différence de tolérance entre la forme comprimé et la forme suspension buvable. « La forme suspension buvable continuera cependant à être utilisée dans certains cas, par exemple en présence de mucite », précise le Pr Mauricette Michallet, responsable du programme allogreffe et leucémie aiguë au service hématologie du CH Lyon Sud.
Importance de la prophylaxie.
Les IFI surviennent en particulier en cas d’immunodépression induite par les chimiothérapies anticancéreuses, ou lors de greffes de cellules souches hématopoïétiques (CSH). « Le taux de survie à l’IFI (et surtout à l’aspergillose invasive) est de seulement 18 % à 36 mois en cas d’allogreffe de CSH, indique le Pr Michallet. Face à ce taux de mortalité très élevé (que l’on retrouve en cas d’IFI dans les leucémies aiguës), il est nécessaire de mettre en place une prophylaxie antifongique. »
Le Pr Michallet a ensuite présenté deux études parues dans le « NEJM » et montrant la supériorité du posaconazole sur d’autres azolés (fluconazole, itraconazole) dans la prévention de l’aspergillose et des autres IFI, en cas de leucémie aiguë myéloblastique et de greffe de CSH – qui réclament tous deux des traitements très immunosuppresseurs.
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