L’Agence européenne du médicament a recommandé d'accorder une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne à un nouveau traitement de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Charcot. Il s’agit de Qalsody (tofersen, Laboratoire Biogen) indiqué chez les adultes atteints de SLA, qui présentent une mutation du gène de la superoxyde dismutase 1 (SOD1), ce qui concerne 2 % des patients. C’est maintenant à la Commission européenne d’entériner cette décision pour que Qalsody puisse obtenir une AMM européenne. Il restera ensuite à chaque pays membre, et notamment à la France, de fixer un prix et un taux de remboursement au médicament avant qu’il soit commercialisé.
La SLA se caractérise par une détérioration des neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière, entraînant une paralysie progressive, notamment des muscles respiratoires, ce qui conduit finalement à une insuffisance respiratoire. La durée moyenne de survie est de deux à cinq ans. Les causes exactes de la maladie sont inconnues, mais on pense qu'elles incluent des facteurs génétiques et environnementaux. Dans 2 % des cas, la maladie est causée par une mutation génétique qui entraîne la production d’enzymes SOD1 défectueuses, entraînant la mort des cellules nerveuses.
Diminution d'environ 60 % des concentrations plasmatiques de NfL
Actuellement, il n’existe qu’un seul traitement contre la SLA : le riluzole (Rilutek et génériques, Emylif 50 mg film orodispersible, Teglutik 5 mg/ml suspension buvable) autorisé dans l’Union européenne et commercialisé en France. Le nouveau médicament approuvé par l’EMA, Qalsody, est un oligonucléotide antisens qui se lie à l'ARNm du gène SOD1 pour réduire la production de protéine SOD1. En réduisant la quantité de protéine SOD1 défectueuse, ce médicament devrait améliorer les symptômes de la SLA.
L’EMA s’est appuyée sur une étude clinique randomisée, réalisée en double aveugle versus placebo, qui a inclus 108 patients âgés de 23 à 78 ans présentant une faiblesse attribuable à la SLA et une mutation du gène SOD-1. Pendant 24 semaines, les sujets ont reçu soit Qalsody par injection rachidienne, soit un placebo. Les chercheurs ont mesuré la chaîne légère des neurofilaments plasmatiques (NfL) comme marqueur des dommages et de la détérioration des axones. Or une diminution d'environ 60 % des concentrations plasmatiques de NfL a été observée chez les patients ayant reçu Qalsody par rapport au groupe placebo, ce qui suggère une réduction des lésions neuronales. De plus, une amélioration des capacités physiques a été observée dans le groupe traité par rapport au groupe placebo. Les effets secondaires les plus fréquents étaient : douleur, fatigue, fièvre, arthralgie, myalgie, augmentation des taux de globules blancs et de protéines dans le liquide céphalo-rachidien. D’autres données ont été demandées au laboratoire pour mieux caractériser l'efficacité et la sécurité à long terme de Qalsody. De plus, on étudiera si l'utilisation du tofersen peut retarder ou même prévenir l'émergence d'une SLA chez les patients présymptomatiques avec mutation du gène SOD1.
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