Moustique-tigre : le système de santé français saura-t-il le dompter ?

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Publié le 09/07/2019
moustique tigre

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Crédit photo : Phanie

Espèce la plus « invasive au monde », le moustique-tigre ne cesse de progresser en France. Alors que 42 départements étaient concernés en 2018, 51 le sont en 2019. Un chiffre qui incite certains experts à demander la mise en place de « nouvelles stratégies ».

Détecté pour la première fois en France en 2004, dans les Alpes-Maritimes, Aedes albopictus, mieux connu sous le nom de moustique-tigre, s'épanouit aujourd'hui dans 51 départements français, n'épargnant ni la capitale, ni le nord du pays. Une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s'en débarrasser. Pour cette raison, Christine Ortmans (responsable du département Veille et sécurité sanitaire à l'agence régionale de santé de Provence-Alpes-Côte d'Azur), invite les autorités sanitaires à adopter de « nouvelles stratégies ». Depuis 2010, 54 cas autochtones de dengue ou de chikungunya, ont été causés, en métropole, par le moustique-tigre.

« Les épidémies d'arboviroses pèsent fortement sur notre système de soins », insiste Christine Ortmans, en soulignant l'importance de « renforcer la sensibilisation et la formation des professionnels de santé » sur ce sujet.

Plus globalement, la présence d’Aedes albopictus dans neuf départements supplémentaires, par rapport à l'an dernier, pose la question de « la soutenabilité́ du dispositif actuel de surveillance ». La priorité est donc de « recentrer nos moyens de lutte antivectorielle sur les risques avérés afin de réduire les risques de résistance aux traitements insecticides », avancent les experts de Santé publique France. Ils appellent à « limiter les interventions autour des seuls cas confirmés ».

En plus de donner des conseils pour que chacun limite à son niveau les foyers de prolifération, il ne faudra pas négliger les contaminations hors métropole, en alertant davantage les voyageurs sur l'importance de se protéger des piqûres de moustiques, si ces derniers se déplacent dans des zones à risque. Ensuite, il s'agira de « les inciter à consulter lors de leur retour en France s'ils détectent des symptômes évocateurs d'arboviroses ».


Source : lequotidiendupharmacien.fr