Mifépristone : de l’avortement à la tumeur cérébrale

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Publié le 05/04/2018
Mifepristone

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Crédit photo : Phanie

La mifépristone, ou RU 486, indiquée dans les interruptions de grossesse, pourrait permettre de traiter certaines tumeurs cérébrales, les schwannomes vestibulaires.

Le schwannome vestibulaire, également appelé neurinome de l’acoustique, est une tumeur non cancéreuse, de croissance lente, qui peut survenir de façon isolée ou dans le cadre d’une maladie génétique rare, la neurofibromatose.

Actuellement, c’est la quatrième tumeur intracrânienne la plus fréquente. Ses premiers signes sont une baisse de l’audition unilatérale, des vertiges, parfois une paralysie faciale. Selon la tumeur et son évolution, soit une simple surveillance suffit, soit on procédera à une chirurgie pour la retirer, soit à une radiothérapie pour en limiter la croissance.

Afin de trouver des alternatives à ces traitements invasifs, des chercheurs ont screené plusieurs molécules déjà sur le marché. Sur huit médicaments potentiellement efficaces, la mifépristone s’est révélée particulièrement intéressante, selon un article publié dans « Scientific reports » par des chercheurs de l'école de médecine de Harvard (Boston, États-Unis).

In vitro, la mifépristone a permis de réduire la prolifération des cellules tumorales de 80 %, sans affecter les cellules saines. De plus, utilisée chez l’homme à long terme, elle n’induit que peu d’effets indésirables (fatigue, bouffées de chaleur, nausées, éruptions cutanées).

Face à ces résultats prometteurs, « la mifépristone pourrait réduire, voire éviter le recours à la chirurgie ou à la radiothérapie », estiment les chercheurs, qui recommandent de poursuivre avec un essai clinique de phase II.


Source : lequotidiendupharmacien.fr