ACCÉLÉRER la lutte contre une « épidémie silencieuse » mais qui est responsable 4 000 décès chaque année et qui touche 500 000 personnes en France. C’est pour répondre à cette injonction qu’à la demande de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, des experts ont élaboré les premières recommandations sur la prise en charge des hépatites virales sous la direction du Pr Daniel Dhumeaux (CHU Henri Mondor, Créteil) et sous l’égide de l’ANRS (France Recherche Nord&sud Sida-hiv hépatites) et l’AFEF (Association française pour l’étude du foie).
Dans un contexte épidémiologique tel que celui des hépatites, la moitié des 300 000 personnes infectées par le VHB ignore son statut sérologique et un tiers des 200 000 touchées par le VHC, et compte tenu des progrès thérapeutiques, les « insuffisances dans le dépistage conduisent à une perte de chance » pour les patients.Le rapport recommande la poursuite du dépistage actuel en fonction des facteurs de risque de contamination mais appelle à renforcer l’information notamment des médecins généralistes. Les experts souhaitent que le dépistage soit plus systématiquement proposé aux hommes âgés de 18 à 60 ans (au moins une fois dans leur vie), en couplant le dépistage du VHB et du VHC à celui du VIH. Les femmes enceintes se verront proposer un dépistage du VHB, du VHC et du VIH dès la première consultation prénatale (au lieu du 6e mois).
Traiter en cas de fibrose.
Pour mieux atteindre les personnes ne fréquentant pas ou peu les structures de soins classiques, un recours aux tests d’orientation diagnostique (TROD) du VHB et du VHC est recommandé.Le point d’orgue de ces recommandations et qui fait débat, reste la prise en charge thérapeutique de l’hépatite C. « Les nouvelles combinaisons de molécules, per os, permettent de s’affranchir de l’interféron avec une efficacité très élevée (plus de 90 %) quel que soit le type de patients avec cirrhose ou sans, co-infecté ou non par le VIH », souligne le Pr Dhumeaux. Le tout avec des durées de traitement courtes : 3 mois. Le hic : « Le coût exorbitant de ces traitements », déplore le Pr Dhumeaux. Des coûts si élevés que les experts ont renoncé à l’objectif qui à terme « pourrait être de traiter l’ensemble de personnes atteintes d’hépatite C, en visant l’éradication virale ». Le rapport suggère de traiter en priorité les patients ayant au moins une fibrose significative (stade de fibrose supérieur ou égal à F2 évalué par une biopsie ou par des tests non invasifs) et, quel que soit le stade de fibrose, les patients ayant des manifestations extra-hépatiques ou en attente de transplantation, les femmes ayant un désir de grossesse, les usagers de drogues et les personnes détenues.
Un Comité de suivi devra s’assurer de la mise en œuvre concrète des recommandations.
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