Des médecins argentins avancent qu’un insecticide - le pyriproxyfène - serait à l’origine des microcéphalies, et non pas le virus Zika. « Cet insecticide est utilisé au Brésil depuis 2014 et il est directement déversé dans les réservoirs d’eau potable. Les zones où il y a le plus de cas de microcéphalies correspondent aux zones ou ce larvicide est utilisé depuis 18 mois », avancent ces médecins dans leur rapport.
De plus, selon eux, lors des autres épidémies de Zika, il n’y avait pas eu de microcéphalies. Un fait cependant démenti par le centre d’hygiène de salubrité publique de Papeete : lors de l’épidémie qui a touché la Polynésie, le Zika est soupçonné d’être lié à 18 cas de malformation de fœtus, dont 10 à 12 microcéphalies, contre 1 à 2 par temps normal. Un insecticide a bien été utilisé lors de cette épidémie, mais il s’agissait de la deltaméthrine et non du pyriproxyfène.
Par ailleurs, des cas de microcéphalie ont également été détectés dans des zones au Brésil qui n’ont pas utilisé le pyriproxyfène. Enfin, il n’y a pas d’études suggérant un impact de ce larvicide sur la reproduction ou le développement embryonnaire, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui recommande l’utilisation de ce produit pour réduire les populations de moustiques.
Si cette analyse argentine sème le doute, d’autres rapports tendent à confirmer que, au contraire, il existerait bien un lien entre microcéphalie et Zika. Deux observations, entre autres, sont assez probantes. En premier lieu, une équipe brésilienne a mis en évidence par PCR la présence du virus dans le liquide amniotique de deux femmes enceintes dont les fœtus étaient atteints de microcéphalie.
En second lieu, une étude publiée dans le « New England Journal of Medecine » montre la présence du virus dans le cerveau d’un fœtus microcéphale d’une femme rentrée du Brésil. Le virus était présent dans les tissus cérébraux en grande quantité, mais pas dans les autres organes, ce qui démontre le neurotropisme du virus. Toute la lumière n’est donc pas encore faite sur les causes de ces microcéphalies et sur l’implication du virus Zika ou d’autres facteurs. L’OMS a déclaré qu’elle y apporterait une réponse d’ici un à deux mois.
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