Une étude menée sur la vaste base de données AUDIPOG regroupant plus de 300 000 grossesses simples survenues en France entre 1999 et 2013 a testé l’impact de l’indice de masse corporelle sur la grossesse, le travail et le post-partum. On sait en effet déjà que l’obésité majore la morbidité liée à la grossesse. Mais qu’en est-il des autres évènements ?
Dans la cohorte AUDIPOG, les complications maternelles rassemblant la survenue d’une hospitalisation et/ou la survenue d’une pathologie au cours de la grossesse ont été auscultées. Les patientes ont été classées selon leur indice de masse corporelle (IMC) en début de grossesse en 4 groupes : normal, surpoids, obésité et obésité morbide.
Au cours de la grossesse, les femmes d’IMC normal, surpoids, obésité et obésité morbide, ont présenté respectivement 34, 38, 45 et 57 % de complications. Sans surprise, l’hypertension gravidique, la prééclampsie, le diabète gestationnel, le retard de croissance intra-utérin et la macrosomie sont plus fréquents quand l’IMC augmente (p < 0,05).
Les menaces d’accouchement prématuré étaient moins fréquentes chez les femmes en surpoids ou obèse (p < 0,0001). Mais il y a eu plus de césariennes programmées, de déclenchements, d’extractions instrumentales, de césariennes en urgence, et d’hémorragies du post-partum avec l’augmentation de l’IMC (p < 0,05). Et la durée du travail était plus longue (p = 0,04).
Enfin, en post-partum, les termes prématurés ou dépassés, les morts fœtales in utero, les présentations en siège, les macrosomies, les transferts néonataux en soins intensifs, la réanimation et les décès néonataux augmentent avec l’IMC (p < 0,05). En outre les complications maternelles du post-partum et les hospitalisations prolongées étaient plus fréquentes chez les femmes en surpoids ou obèse (p < 10-4).
« Cette étude en population, première de cette envergure en France, vient confirmer les études d’autres pays. Manifestement l’indice de masse corporelle est un élément majeur à prendre en compte dans un contexte obstétrical. Son élévation affecte en effet non seulement la grossesse mais aussi le per- et le post-partum tant sur le versant maternel que fœtal », conclut Elie Servan Schreiber.
D'après le poster de Elie Servan-Schreiber (CHU Jeanne de Flandre, Lille)
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