La carrière de Maria Sharapova vient de subir un sérieux revers. L’ancienne numéro un du tennis mondial a en effet annoncé qu’elle avait fait l’objet en janvier lors de l’Open d’Australie, d’un contrôle antidopage positif résultant de la prise d’un médicament, le meldonium, interdit depuis le début de cette année.
« Depuis dix ans, je prends un médicament qui s’appelle "Mildronate", sur prescription de mon médecin de famille, s’est défendue la championne russe. Pendant dix ans, ce médicament n’était pas sur la liste des produits prohibés par l’Agence mondiale antidopage (AMA), et je l’ai donc pris de manière légale ces dix dernières années. Mais le règlement a changé le 1er janvier, et ce médicament est devenu un produit prohibé, ce que je ne savais pas. »
À l’origine, le meldonium est en effet un médicament indiqué dans la prévention de l’infarctus du myocarde et le traitement de ses séquelles, commercialisé dans les anciennes républiques soviétiques sous le nom de Mildronate. Selon une récente étude menée en Allemagne, ce produit serait utilisé par environ 2 % des sportifs professionnels, essentiellement dans les sports de force (67 %) et les sports d’endurance (25 %).
Certaines publications scientifiques font état d’une augmentation de l’endurance, de la récupération, de la protection contre le stress et d’une amélioration des activations des fonctions du système nerveux central après administration de ce médicament. Mais pour son inventeur, le Pr Ivars Kalvins, ce médicament n’est pas un produit dopant.
Dans un entretien publié sur le blog du Monde.fr, il explique que le meldonium permet aux cellules du myocarde de survivre en cas de surmenage physique et de déficit d’oxygène (ischémie), augmente l’utilisation du glucose pour la production d’énergie et diminue la formation de lactate. Néanmoins, Ivars Kalvins est formel, « c’est un médicament protecteur qui n’augmente pas la production d’énergie ni les capacités physiques chez l’Homme ».
Le Dr Sergei Illjukov, médecin du sport et consultant pour l’Agence antidopage estonienne, ne croit pas non plus aux propriétés dopantes du meldonium. Pour lui, non seulement « c’est un médicament assez faible » et « ses effets sur les performances athlétiques sont exagérés ». Il estime que l’AMA l’a interdit « sur la base de preuves douteuses et de bruits de vestiaires » et que son usage relève d’une vieille idéologie qui persiste en Europe de l’Est selon laquelle le sport de haut niveau « est nocif pour la santé et qu’il y a besoin de soutenir le corps avec des substances afin de le protéger ». Pas sûr toutefois que ces explications permettent à Maria Sharapova de retrouver rapidement le chemin des courts.
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