La maladie de Parkinson est le trouble neurodégénératif du mouvement le plus courant, touchant 1 % de la population âgée de 65 ans et plus. Elle se caractérise par la perte progressive des neurones dopaminergiques et l’accumulation d’agrégats de protéine α– synucléine dans le cerveau.
Seule la thérapie par remplacement de la dopamine, qui compense la perte neuronale en dopamine, réduit les symptômes moteurs de la maladie. Mais elle ne permet pas de stopper ou de ralentir le processus neurodégénératif. À ce jour, il n’existe aucune thérapie neuroprotectrice ou neurorégénérative prouvée. La maladie est considérée comme idiopathique, la cause génétique la plus courante pour déclarer la forme familiale, qui représente 1 à 2 % de population totale des patients, est le gène muté LRRK2. Il contribue à la formation dans les neurones d'inclusions constituées de protéine alphasynucléine agrégée, telles qu’observées dans la maladie de Parkinson. En bref, c’est cette interaction LRRK2 muté et alphasynucléine qui favorise le développement de la maladie. Les mutations de LRRK2 sont également observées chez les patients idiopathiques.
LRRK2 est une protéine multidomaine (poumon, reins) possédant des activités enzymatiques de la GTPase et de la kinase, où la plupart des mutations pathogènes sont localisées. L’inhibition de LRRK2 serait donc en mesure de ralentir la progression de la pathologie associée à Parkinson et représente une cible thérapeutique neuroprotectrice potentielle.
Un programme clinique stratégique
Les kinases sont des enzymes régulatrices de l'organisme dont le dérèglement est responsable de plus de 400 maladies (inflammatoires, auto-immunes, dégénératives). Le constat que la mutation la plus fréquente dans la maladie de Parkinson était activatrice de la fonction kinase de LRRK2, a initié un grand nombre de programmes de recherche depuis 2005. C'est seulement fin 2017 que les premières molécules inhibitrices de la kinase LRRK2 sont entrées en phase clinique.
Créée il y a 20 ans par le Dr Philippe Genne, Oncodesign est une entreprise biotechnologique qui maximise les chances de succès de l’industrie pharmaceutique pour découvrir de nouvelles molécules thérapeutiques contre les cancers et autres maladies graves sans traitement efficace connu. S’appuyant sur une plateforme technologique complète, alliant chimie médicinale, pharmacologie et imagerie médicale de pointe, Oncodesign est en mesure de prédire et d’identifier, très en amont, pour chaque molécule son utilité thérapeutique et son potentiel à devenir un médicament efficace. L'entreprise investit depuis plusieurs années dans le développement d'inhibiteurs de la kinase LRRK2 issus de la plateforme Nanocyclix, actuellement en phase d'optimisation avancée.
À la différence des inhibiteurs disponibles sur le marché, Oncodesign développe une nouvelle génération d'inhibiteurs très ciblés, limitant les effets secondaires. Sa technologie permet le développement de petites molécules macrocyclisées très spécifiques et très sélectives pour inhiber la kinase responsable de la maladie. La collaboration avec Ipsen, entre 2012 et 2017, a permis d'avancer le programme de recherche de façon significative.
Depuis le 11 mars 2019, Servier et Oncodesign ont annoncé une collaboration stratégique de R & D d'un ou plusieurs candidats médicaments potentiels contre cette pathologie. À ce stade de développement, les molécules montrent une bonne biodisponibilité par voie orale ; elles traversent la barrière hémato-encéphalique et agissent dans le cerveau sans effets secondaires aux doses efficaces. Un candidat médicament est attendu au plus tard en 2020. En parallèle, Oncodesign a choisi d'intégrer une approche d'un biomarqueur précoce (traceur TEP) dans son programme de découverte LRRK2. Cette combinaison est porteuse de beaucoup d'espoir pour les patients.
D'après une conférence de presse de Oncodesign.
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