Questions sur ordonnance

Madame Sophie M., 64 ans

Publié le 02/07/2012

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Ayant été immobilisée à la suite d’une chute, Madame M. vient de faire une « phlébite », c’est-à-dire une thrombose veineuse profonde (TVP) de la jambe gauche, dont le diagnostic a été rapidement confirmé par une écho-Doppler. C’est son mari qui vient chercher le traitement prescrit par leur médecin.

Quels sont les principes actifs ?

Arixtra a pour principe actif le fondaparinux, un pentasaccharide inhibiteur sélectif du facteur Xa, proche donc des héparines fractionnées. Il agit ici en quelques heures

La fluindione (Préviscan) est un anti-vitamine K dont l’action n’est significative qu’au bout de plusieurs jours. Il est donc prescrit ici en relais du fondaparinux. Le médecin revoit très rapidement la patiente, munie du résultat de l’INR, afin d’adapter, au quart de comprimé, le schéma posologique jusqu’à ce que l’INR soir compris entre 2 et 3 pendant deux jours de suite.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Il n’y a pas d’interactions médicamenteuses dans l’ordonnance, mais le médecin aurait dû expliquer les principes de la surveillance du traitement. Son mari est en effet surpris par la multiplicité des contrôles évoqués par le médecin (numération plaquettaire avant traitement ; 3 INR la première semaine, puis 2/semaine les deux semaines suivantes, puis 1/mois ensuite, la fréquence variant selon la stabilisation de l’INR).

Vous soulignez le risque d’interactions médicamenteuses avec les AVK et vous veillez à ce que Madame M. dispose d’un carnet de suivi adapté, le médecin ayant oublié de lui en remettre un. La patiente y trouvera tous les renseignements utiles. Vous attirez son attention sur l’interaction salicylés et/ou AINS/AVK : Madame M. se plaint régulièrement de douleurs dans les genoux et a tendance à s’automédiquer.

Et les posologies ?

Elles sont correctes a priori : le médecin adaptera la dose d’AVK en fonction de l’INR, de façon à le stabiliser entre 2 et 3, sachant que l’INR basal d’un individu sans traitement anticoagulant est de 1. L’administration d’Arixtra est réalisée à domicile par une infirmière.

Votre conseil

Les bas de contention doivent être enfilés le matin dès le lever ; il importe alors de masser légèrement les mollets afin de répartir la pression de façon uniforme. Leur entretien doit être soigneux pour qu’ils conservent leurs qualités (cf. mode d’emploi). Il est conseillé de surélever les jambes pendant le sommeil pour optimiser le retour veineux.

Madame M. ne doit pas s’astreindre à un régime alimentaire particulier. Notamment, elle peut consommer raisonnablement des aliments riches en vitamine K : choux divers, épinards, persil, abats, etc. En revanche, il faudra veiller à ne pas se couper ou se piquer en jardinant, et éviter la consommation d’alcool, susceptible de perturber l’INR. L’oubli de la prise de Sintrom, au-delà de huit heures, impose de prévenir le médecin sans essayer de « rattraper » l’oubli.