Questions sur ordonnance

M. Bernard C., 77 ans

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Publié le 04/04/2016

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Atteint d’un cancer de la prostate avancé, M. C est déprimé, dénutri, et le médecin n’a pas espoir d’une survie prolongée : c’est dans ce contexte qu’il vient d’augmenter la dose du patch antalgique prescrit depuis deux mois (qui avait remplacé la spécialité analogue antérieurement utilisée, le Durogesic), passant d’une dose de 25 µg/h à une dose de 50 µg.

Quels sont les principes actifs ?

Matrifen a pour principe un antalgique opioïde de palier 3 : le fentanyl. Cette présentation transdermique est proche du Durogesic mais elle relève d’une autre technologie matricielle (microvésicules ; taille plus réduite). Cette prescription ne peut pas donner lieu à délivrance de Durogesic ni à celle de patchs génériques.

Actiskenan est une présentation de morphine à libération immédiate, destinée ici à lutter contre les accès douloureux paroxystiques (ADP) accompagnant la mobilisation de M. C. pour sa toilette.

La duloxétine (Cymbalta et génériques), un antidépresseur d’action duale, a une composante antalgique spécifique à l’égard des douleurs neuropathiques. Elle a ici un rôle psychoactif indispensable chez ce patient déprimé, mais aussi une action propre contre la douleur (hors AMM : seules les douleurs neuropathiques du diabétique sont visées par son indication).

L’huile de paraffine (Lansoÿl) et l’ispaghul (Spagulax) limitent la stase intestinale induite par l’administration des opioïdes.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Non. La posologie de duloxétine est adaptée chez ce patient âgé et dénutri.

L’ordonnance est sécurisée. Le médecin a jugé opportun de rappeler que Matrifen n’est pas substituable et n’est pas inscrit au répertoire des génériques. Sa prescription est limitée à 28 jours. La dispensation de Matrifen est fractionnée sur 14 jours.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Votre conseil

Le conseil est réduit chez ce patient en fin de vie, traité de façon purement palliative. Il ne se nourrit plus guère, est constipé, parfois confus sans qu’il soit possible de savoir s’il s’agit d’une cause iatrogène ou non, souffre d’insomnies et est déprimé. Les conseils hygiéno-diététiques n’auraient que peu d’intérêt pratique dans ce contexte : seule compte désormais l’efficacité du traitement antalgique et le rappel des conseils usuels de pose et d’utilisation des patchs de fentanyl.