Génétique, environnement et prédiction

L’Homme sera-t-il plus bête demain ?

Publié le 25/02/2013

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QU’APPRENONS-NOUS ? Le QI* de l’Homme serait en train de baisser ? Si c’était vrai, voilà qui contredirait toutes les théories évolutionnistes, appuyées par la paléontologie ! La plupart des études réalisées sur les fossiles d’hominidés montrent en effet que, au cours de l’évolution, le volume de la boîte crânienne, et donc celui du cerveau, n’ont cessé d’augmenter. De l’Australopithèque (350 cm3) à l’Homo sapiens (1 500 cm3), en passant par l’Homo habilis (600 cm3) et l’Homo erectus (800 cm3), l’évolution de ce paramètre morphologique décrit une courbe clairement ascendante. De là à dire que les capacités cognitives, et donc l’intelligence de l’Homme, ont suivi la même courbe, il n’y a qu’un pas. Un pas que ne franchit pas Gerald Crabtree. Ce généticien de l’université de Stanford (États-Unis) soutient, au contraire, que le niveau intellectuel de l’espèce humaine aurait tendance à décroître au fil des siècles… Mais, précise-t-il, seulement depuis que l’Homme s’est sédentarisé, notamment depuis qu’il a développé l’agriculture et a progressivement abandonné les comportements de chasse et de fuite. Soit il y a seulement quelques milliers d’années. Dans ce contexte, l’affirmation du chercheur ne remet pas vraiment en cause le constat des paléontologues, dont les travaux concernent une échelle de temps beaucoup plus grande. Ouf ! Le fait de se sédentariser et de vivre tranquillement de ses récoltes expliquerait que l’Homme utilise moins ses capacités cognitives et créatives. Pour Crabtree, il aura suffi de 120 générations pour que, depuis une période qui remonte à 3 000 ans, soit à l’aube de notre civilisation, des mutations génétiques successives aboutissent à la perte de quelques neurones. D’autres chercheurs trouvent, eux, des explications environnementales à cette baisse du QI humain moyen : les teneurs en fluorure de l’eau, la présence de pesticides dans notre alimentation, ou encore la trop forte consommation de fructose. Aurons-nous l’occasion de mesurer cette descente aux abymes de l’intelligence humaine ? Je n’aurai pas la bêtise de le croire.

*Quotient intellectuel.

DIDIER DOUKHAN