Même si de nombreuses publications prouvent que l’activité physique protège contre le syndrome métabolique, les mécanismes de cette action restent encore méconnus mais leur impact est sûrement rapide comme le suggère une étude réalisée par Alison C. Ludzki (université du Michigan) ayant comparé des adultes consommant 30 % de calories de plus que la normale pendant une semaine. Durant cette période, ils ont poursuivi ou non leur activité physique habituelle (150 minutes d’exercice aérobie au minimum pendant six jours dans la semaine). La tolérance au glucose et l’épaisseur de la ceinture grasse abdominale ont été mesurées avant puis après cette semaine de surconsommation. Résultats sans appel : l’excès alimentaire s’est traduit par une augmentation des marqueurs de l’inflammation (protéine C-réactive, etc.) chez les sujets n’ayant pas maintenu leur activité ; chez ceux s’étant dépensé, en revanche, l’excès n’a pas eu d’impact métabolique et n’a pas modifié la tolérance au glucose : il semble donc que l’exercice joue un rôle préventif précoce de certains désordres métaboliques associés à la suralimentation.
Mais, pour autant, peut-on espérer en généraliser la pratique ? Ce n’est pas ce que suggère Rodney Dishman (université de Georgie) lorsqu’il affirme que nos gènes jouent un rôle dans la propension à rechercher ou à éviter l’exercice physique : des études familiales ou de jumeaux montrent d’ailleurs qu’entre 20 % et 60 % de l’activité motrice auraient une origine innée. Si les bases génétiques de l’activité physique volontaire restent mal connues, des indices suggèrent que le circuit de la récompense, donc notamment les neurones dopaminergiques, interagirait avec les voies motrices pour engager ou non l’organisme dans une activité physique. Bien entendu, d’autres facteurs, acquis ou environnementaux, modulent le bagage génétique, dont notamment le niveau socio-économique.
Souper d’après-midi
À côté de l’(in)activité, l’amplitude quotidienne de la période d’alimentation joue probablement un rôle dans la prise de poids. L’équipe de Courtney M. Peterson, professeur au Pennington Biomedical Research Center de Baton-Rouge (Louisiane) suggère que la limitation de la prise alimentaire sur une courte plage du nycthémère, grosso modo entre 8 heures et 14 heures (période suivie d’un jeûne quotidien de 18 heures), limiterait l’appétence pour la nourriture et serait préférable à un schéma de prise faisant suivre petit-déjeuner, déjeuner puis dîner sur une séquence journalière de douze heures. Onze sujets en excès pondéral ont pris leurs repas soit entre 8 heures et 14 heures, soit entre 8 heures et 20 heures, tous paramètres égaux par ailleurs (nombre de calories, nombre de repas, etc.) : le schéma « court » a réduit le besoin de grignoter, le nombre de calories brûlées pendant la phase de jeune, et a amélioré la flexibilité métabolique à savoir la capacité de l’organisme à changer de combustible entre les acides gras (graisse) et le glucose (glucides). L’assujettissement de la prise de nourriture au rythme biologique naturel circadien aurait une influence bénéfique sur le métabolisme : il serait ainsi préférable de prendre le dîner en début d’après-midi, voire de le sauter, pour perdre du poids.
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