Aucun élément ne fait apparaître un risque augmenté de problèmes de santé avec la nouvelle formule du Lévothyrox, selon le rapport final de l’étude pharmacoépidémiologique, publié aujourd’hui par l’ANSM.
Aucune surprise. Les chiffres consolidés de l’étude de pharmacoépidémiologie rendue publique aujourd’hui par l'ANSM confirment le rapport présenté au ministère de la Santé en décembre dernier (voir article « abonné »). Ils ne font apparaître aucune corrélation entre le passage à la nouvelle formule du Lévothyrox et « un risque augmenté de problèmes de santé graves au cours des mois suivant l’initiation de cette nouvelle formule ».
Outre cette conclusion qui avait déjà été communiquée, le rapport final précise certains points de cette étude portant sur plus de deux millions de personnes. Rappelons que cette dernière a comparé l’état de santé des personnes exposées à la nouvelle formule en 2017 à celui des personnes traitées par l’ancienne formule, un an plus tôt. Les deux groupes ont inclus chacun 1 037 553 patients qui ont été suivis pendant 7,5 mois en moyenne.
Les investigations supplémentaires se sont focalisées sur les patients qui avaient cessé leur traitement de Lévothyrox nouvelle formule au cours du suivi, soit 20 % des patients. Parmi ces personnes qui avaient initié la nouvelle formule du Lévothyrox entre avril et juin 2017, 18 % ont profité de la diversification de l'offre thérapeutique à partir du mois d'octobre et ont opté pour une autre spécialité. 2 % n'apparaissent plus dans les statistiques de remboursement en France, laissant penser qu'ils se sont approvisionnés à l'étranger en Lévothyrox ancienne formule, ou ont tout simplement abandonné leur traitement.
Autre constat : suite au passage à la nouvelles formule, la fréquence des dosages de TSH a augmenté de 31 %. Enfin, le recours aux consultations médicales a augmenté (+2 % entre août et octobre 2017 par rapport à l’année précédente, alors que seule l’ancienne formule avait cours). Une hausse relative de consommation médicamenteuse, notamment de benzodiazépines, a également été observée.
Selon le rapport de l'ANSM, la vive réaction des patients serait donc due, non pas à une toxicité propre à la nouvelle formule, mais à des facteurs contextuels ayant provoqué une insuffisance d'information. Un phénomène similaire a été observé en Nouvelle-Zélande, alors qu'en Belgique, en Suisse, en Turquie et dans d'autres pays, une meilleure information a permis le passage sans heurts à la nouvelle formule.
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