Décès, hospitalisations, arrêts de travail… Le passage à la nouvelle formule du Lévothyrox ne semble pas avoir provoqué d'augmentation des problèmes de santé graves, selon une étude menée sur plus de deux millions de patients français.
Les résultats d'une vaste étude portant sur plus de deux millions de patients utilisant le Lévothyrox ne mettent pas en évidence d'augmentation de problèmes de santé graves en lien avec la prise de la nouvelle formule de ce médicament pour les troubles de la thyroïde, affirme le ministère de la Santé.
L'étude, présentée le 20 décembre lors d’un comité de suivi au ministère de la Santé, a analysé le nombre de décès, d'hospitalisations et d'arrêts de travail d'au moins sept jours, ainsi que la consommation de médicaments entre avril et juin 2017 (juste après l'arrivée de la nouvelle formule) en les comparant à la période d'avril à juin 2016 (lorsque l'ancienne formule était encore délivrée).
En revanche, les données montrent une « augmentation notable des consultations parmi les personnes ayant utilisé le Lévothyrox nouvelle formule en 2017 (avec 360 000 consultations supplémentaires) », ajoute le ministère. Les patients ont eu plus recours aux généralistes et aux endocrinologues, et ces consultations se sont concentrées sur la période d'août à octobre 2017.
Cette étude représente « de gros moyens pour peu de résultats », déplore l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), présente au comité de suivi. « Certes, elle montre que le passage à la nouvelle formule n'a pas déclenché une vague de décès, mais nul ne l'avait jamais prétendu », argumente-t-elle, expliquant qu'une « dizaine de décès supplémentaires par rapport au nombre de décès prévisibles ne seraient pas statistiquement significatifs mais bien réels pour autant ».
Par ailleurs, les chiffres de vente de lévothyroxine en pharmacie montrent un effritement des parts de marché du Lévothyrox nouvelle formule, qui détenait encore près de 90 % des parts du marché français fin 2017. Au premier trimestre 2018, ses parts ont décliné à 82 %, puis à 80 % au deuxième trimestre, au profit principalement du médicament commercialisé par sanofi-aventis, la L-Thyroxin Henning (17 % du marché).
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques