Une enquête du Vidal auprès des médecins

Lévothyrox : 1 à 10 % des patients ont présenté des symptômes

Par

Publié le 05/10/2017

Article réservé aux abonnés

Dans l’affaire Lévothyrox, il est difficile d’apprécier le nombre de patients ayant souffert d’effets indésirables, et d’estimer l’impact qu’a eu la médiatisation du changement de formulation. Pour y voir plus clair, le Vidal a recueilli l'avis de 2 900 médecins.

Plus de 9 000 personnes traitées par le Lévothyrox ont signalé des effets indésirables à l’ANSM, suite au changement de formulation de la spécialité. Mais au final, combien de patients ont été impactés sur le terrain, sachant que plus de 3 millions de personnes prennent quotidiennement ce médicament ? Pour avoir une idée un peu plus précise sur cette question, le Vidal a mené une enquête à laquelle ont répondu 2 900 de médecins généralistes et endocrinologues libéraux (via un lien envoyé par mail le 26 septembre aux lecteurs inscrits correspondant à ce profil).

Au final, ces médecins estiment qu’entre 1 à 10 % de leurs patients sous Lévothyrox ont présenté dernièrement des symptômes inhabituels. Face à ces plaintes, dans la grande majorité des cas (60 %), les médecins ont prescrit des bilans biologiques (TSH, T3 et/ou T4).

Mais les analyses ont été rarement perturbées : pour 42 % des médecins, seulement 1 à 10 % des plaignants ont eu un dosage de TSH anormal, et pour 23 % des médecins, aucun des plaignants avait un bilan anormal. Par ailleurs, lorsque le bilan était perturbé, il tendait plutôt vers une hyperthyroïdie (pour 66 % des patients). Enfin, les médecins ont peu souvent ajusté les doses quotidiennes chez les plaignants : 18 % ne les ont jamais ajustées et 53 % les ont ajustées chez 1 à 10 % de leurs patients rapportant des symptômes inhabituels. Si ces proportions apparaissent comme étant assez faibles, elles correspondraient toutefois à un total de 30 000 à 300 000 patients.

Le Vidal observe que « cette enquête présente des limites et ne fournit qu'une approximation du nombre de personnes se plaignant d'effets indésirables avec cette nouvelle formule ». Néanmoins, elle apporte un éclairage intéressant, qui pourra être affiné, confirmé ou infirmé par l'enquête de pharmacovigilance de l'ANSM, dont les résultats sont attendus au courant de ce mois d'octobre.

Charlotte Demarti