Ils comportent trois volets, le plus souvent complémentaires. À savoir des mesures d’ordre général, dites hygiénodiététiques, la compression et des traitements spécifiques.
Mesures hygiénodiététiques
Celles-ci sont fondamentales et doivent être bien expliquées au patient. Leur objectif est, naturellement, de favoriser le retour veineux. C’est ainsi qu’il convient de conseiller de réduire une éventuelle surcharge pondérale, d’éviter le piétinement, de marcher régulièrement, d’éviter la position assise jambes pendantes ainsi que l’exposition prolongée à la chaleur et de surélever les pieds durant la nuit.
Compression
Son rôle est très important. En effet, elle réduit la dilatation des veines, augmente le débit sanguin, diminue le volume des membres inférieurs (action anti-œdémateuse), améliore l’efficacité de la pompe musculaire lors de la marche et a un effet positif sur la microcirculation cutanée ainsi que sur le drainage lymphatique.
Traitements spécifiques
Les veinotoniques sont nombreux, mais ne sont pas tous équivalents. Ils exercent des effets hémodynamiques et anti-inflammatoires veineux. Leur intérêt peut aller au-delà du soulagement des signes fonctionnels de l’insuffisance veineuse chronique.
De nombreux travaux expérimentaux leur ont été consacrés, et le sont d’ailleurs toujours pour certains d’entre eux.
C’est ainsi que les flavonoïdes (ex : troxérutine) diminuent l’œdème en réduisant la perméabilité capillaire (ce qui revient à renforcer la résistance capillaire), stimulent la circulation lymphatique, aident à lutter contre la distensibilité anormale des veines, réduisent la viscosité sanguine et exercent des propriétés anti-inflammatoires, en diminuant la libération de médiateurs de l’inflammation.
L’effet de renforcement de la paroi des petits vaisseaux capillaires est potentialisé par la vitamine C.
En outre, ils neutralisent les radicaux libres, de redoutables ennemis intérieurs, tenus pour responsables d’un grand nombre de processus dégénératifs, accélérant le vieillissement des tissus.
Ils bloquent l’activité d’enzymes néfastes, notamment les métalloprotéases ; ce qui a été notamment prouvé pour la fraction flavonoïque purifiée micronisée.
La coumarine améliore le drainage des liquides extravasculaires vers les vaisseaux lymphatiques qui en assurent l’élimination.
L’æscine maintient l’intégrité des capillaires, régule la synthèse du collagène (la protéine la plus importante de l’organisme) et augmente le tonus veineux.
Le Ginkgo biloba renferme à la fois des flavonoïdes et aussi d’autres substances ayant des effets positifs sur la coagulation et les réactions inflammatoires.
Certains veinotoniques ont fait l’objet d’études cliniques, mais d’autres non. Enfin, les produits n’ont pas tous le même impact sur les différents symptômes. Il est important à ce sujet de souligner l’existence de consensus internationaux, basés sur l’analyse par des experts d’essais cliniques randomisés et contrôlées, ayant classé les veinotoniques en fonction de grades de recommandations. C’est ainsi qu’il ressort du consensus de 2005 que les trois seuls produits à bénéficier d’un grade A (le plus élevé) sont le dobésilate de calcium, la fraction flavonoïque purifiée micronisée et l’hydroxyéthylrutoside.
Les recommandations publiées en 2008 ont particulièrement mis en valeur la fraction flavonoïque purifiée micronisée au regard des indications (seul produit bénéficiant d’un grade A, pour son action à la fois sur la douleur, les crampes, les lourdeurs, les sensations de gonflement, les troubles trophiques cutanés et les ulcères veineux de jambe).
Enfin, dans les recommandations d’avril 2014, qui précisent notamment que les veinotoniques sont indiqués à tous les stades de la maladie veineuse chronique, y compris en association à la chirurgie et aux traitements endoveineux, ce produit bénéficie d’une indication supplémentaire vis-à-vis de la structure de la paroi veineuse, en plus de ses propriétés veinotonique et anti-œdémateuse.
À tous les stades
Les veinotoniques peuvent donc être utilisés avec profit à tous les stades de l’insuffisance veineuse, mais ils auront d’autant plus de chances d’apporter un réel bénéfice qu’ils auront été employés tôt, dès les premiers symptômes, c’est-à-dire pour soulager les sensations de jambes lourdes et améliorer les œdèmes. Il est recommandé de faire des cures prolongées et répétées.
On peut recourir à un (ou plusieurs) extrait de plante (Cyclo 3 Fort, Bicirkan, Veinobiase, Histofluine P, Climaxol, Ginkor Fort, Phytomélis, Jouvence de l’Abbé Soury, Esbériven, Endotélon, Difrarel 100, Elusane Vigne rouge, Arkogélules Fragon, Hamamélis ou Marronnier d’Inde), à un principe actif concentré et purifié, comme par exemple la fraction flavonoïque purifiée (Daflon 500), la diosmine (Diosmine, Diovénor), la troxérutine (Rhéoflux, Troxérutine, Veinamitol), le rutoside (en association avec l’acide ascorbique et l’alpha-tocophérol dans Véliten), ou à des produits de synthèse (adénosine phosphate – Adényl, étamsylate – Dicynone, dobésilate de calcium – Doxium, heptaminol adénosine phosphate – Ampécyclal…
Le traitement des varices fait appel à différentes approches : sclérose classique (injection d’un sclérosant veineux : Aetoxisclérol, Fibrovein, Trombovar), écho-sclérose à la mousse, phlébectomie, chirurgie (éveinage par « stripping », d’un verbe anglais signifiant « arracher »), laser endoveineux, radiofréqunce.
Certaines stations thermales sont agréées pour la prise en charge de l’insuffisance veineuse chronique sévère avec troubles trophiques.
Rappelons enfin l’intérêt des orthèses plantaires qui peuvent représenter un complément intéressant pour stimuler la circulation de retour chez les personnes présentant un affaissement de la voûte plantaire.
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Françoise Amouroux
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