Seulement 52 % des officines parisiennes sont en mesure de délivrer les kits Stéribox, selon les résultats d'une enquête menée par Act-Up. L'association, qui avait déjà dénoncé ce problème l'an dernier, n'a pas constaté de réelles améliorations.
L'accès aux seringues et aux Stéribox dans les pharmacies parisiennes est toujours « aléatoire et limité », selon une enquête évoquée par Act-Up le 19 juin, lors d'une conférence de presse. Comme elle l'avait déjà fait l'an dernier, l'association est allée sur le terrain pour évaluer l'accessibilité de ces dispositifs. Alors que 42 % des découvertes de séropositivité sont effectuées en Ile-de-France, seulement 52 % des officines de la capitale seraient en mesure de délivrer immédiatement les trousses Stéribox à des patients en faisant la demande. « On ne peut que s'interroger face à ces difficultés d'accès, étant donné le contexte épidémiologique sur l'Ile-de-France », a ainsi dénoncé Bettina Petit, responsable plaidoyer chez Act Up, rappelant que le taux d'incidence de l'hépatite C était « deux fois supérieur » dans cette région que dans le reste de la France métropolitaine. Pour s'expliquer, l'immense majorité des pharmaciens concernés (86 %) a indiqué à Act-Up ne « jamais vendre de Stéribox ». D'autres officinaux ont aussi invoqué « la politique de la maison ou du quartier », pour justifier l'absence de seringues ou de matériel stérile dans leurs étagères. Des propos « choquants et inadmissibles » pour Act-Up, qui a demandé à l'Ordre des pharmaciens d'encourager « la vente de Stéribox et plus généralement de matériel d'injection stérile en officine ».
Comme l'an dernier, Act-Up observe également des disparités selon les arrondissements. Des disparités sans lien avec la présence de centres fréquentés par les personnes souffrant d'addictions, au grand regret de l'association. Autre point dénoncé par Act-Up, seulement 7,5 % des pharmaciens disposent de jetons distribués par l'association SAFE pour pouvoir utiliser les distributeurs automatiques de seringues stériles situés dans la rue.
Il y a un an, Karine Wolf-Thal, présidente de l'Ordre national qualifiait d'« inadmissibles » les éléments rapportés par l’association concernant les agissements de certains pharmaciens à l’encontre des usagers demandant des Stéribox, rappelant même à Act-Up la « possibilité de porter plainte afin de faire cesser et de sanctionner ces comportements inacceptables ». Conscient qu'il « faut faire mieux » sur ce sujet, l'Ordre d'Ile-de-France doit rencontrer Act-Up le 27 juin pour analyser la situation et envisager des actions communes. L'Ordre régional veut notamment faire témoigner les officinaux, pour mieux comprendre les difficultés qu'ils rencontrent.
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