PRÈS DE LA MOITIÉ des Français ont déjà été concernés ces douze derniers mois par des saignements occasionnels de gencives, selon une enquête réalisée par l’IFOP (mars 2012). Ces signes sont caractéristiques d’une inflammation appelée gingivite ; non prise en charge, elle peut dégénérer et aboutir à un déchaussement et à une perte de dents. Les Français n’accordent pas à leurs gencives les soins nécessaires : 39 % des sujets interrogés ont déjà ressenti un gonflement au niveau des gencives mais, tant que l’œdème ou l’inflammation ne s’accompagne pas de douleur, ils ne consultent pas. Or, aux stades de la douleur et de la chaleur (abcès parodontal), l’atteinte touche déjà le parodonte profond. Les Français ont conscience que, comme les muqueuses, les gencives vieillissent et peuvent s’abîmer, mais 55 % sont peu ou pas inquiets de leur détérioration et 41 % déclarent que saigner des gencives n’est pas grave ; au contraire, pour certains, c’est un signe de bonne santé dentaire, et ils ne consultent que lorsque les saignements se répètent (63 %). Ils en attribuent les causes à un brossage trop brusque (89 %), aux bactéries (78 %), au tabac (63 %), mais l’hérédité et les changements hormonaux (grossesse, ménopause) sont ignorés. « En fait, c’est le développement de la plaque bactérienne qui est la cause principale de la gingivite, les autres causes représentent des facteurs de risque, indique le Dr Salima Benmehdi chirurgien-dentiste. Lorsque l’accumulation de la plaque, à l’origine des saignements, devient chronique et se transforme en parodontite, les bactéries situées dans les poches parodontales deviennent agressives et s’attaquent à la structure osseuse de la dent, il s’ensuit une mobilité dentaire et une perte d’attache des dents. Un seul saignement justifie une consultation », insiste la spécialiste.
Éduquer et informer.
Si près de la moitié des Français (45 %) avouent être très ou assez préoccupés par la détérioration de leurs gencives, plus que par celle de la peau de leur visage (42 %) ou celle de leurs mains (28 %), 34 % d’entre eux ne font rien de spécifique pour la prévenir ou la contrer ; seulement 19 % changent leurs mauvaises habitudes et 22 % utilisent des produits de soin adaptés, alors qu’ils sont respectivement 51 % et 47 % à le faire pour le visage et les mains. L’enquête révèle aussi un déficit d’observation : 66 % des personnes interrogées ne regardent jamais ou rarement la couleur de leurs gencives, et 60 % ne se soucient pas de savoir si elles sont rétractées ou recouvrent de moins en moins leurs dents. Elles ne sont que 32 % à envisager une dimension médicale et à consulter un professionnel de santé. « Quand les patients consultent c’est plutôt par souci d’esthétique, lorsqu’ils découvrent que leur sourire pâtit de ces symptômes. Ils s’occupent plus de la blancheur de leurs dents que de la sensibilité de leurs gencives, dénonce le Dr Benmehdi. Il faut améliorer l’hygiène bucco-dentaire, il y a un manque d’éducation. Il faut commencer par leur apprendre ou leur rappeler les bonnes techniques de brossage avec les bons outils (des brosses à dents à poils doux) et les bons gestes (bannir le brossage horizontal). Il faut insister sur l’utilité des brossettes interdentaires, et leur indiquer les produits de soin antibactériens et anti-inflammatoires adaptés aux gencives sensibles. Il est impératif de consulter son chirurgien-dentiste, au moins une fois par an, pour qu’il procède à un détartrage. »
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