ACTUELLEMENT, seuls les infarctus du myocarde, les infections sur site et les thromboses veineuses profondes sont retenus comme critères pour mesurer la qualité en milieu chirurgical chez les seniors. D’après l’équipe dirigée par le Dr Karl Bilimoria (université de Chicago), les complications urologiques (infections, insuffisance rénale) et pulmonaires (pneumonies, embolie pulmonaire, insuffisance respiratoire) mériteraient d’attirer davantage l’attention des soignants. Si les aînés font significativement plus de problèmes cardiaques (infarctus du myocarde, arrêt cardiaque), curieusement il apparaît dans cette étude qu’ils ne présentent pas plus d’infections sur site, d’événements hémorragiques postopératoires, de thromboses veineuses profondes et de réintervention chirurgicale que les sujets plus jeunes. Sans surprise, chez les plus de 75 ans, la morbidité globale périopératoire et la mortalité sont plus élevées, respectivement de 1,2 à 2 fois et de 2,9 à 6,7 fois les chiffres observés chez les plus jeunes, même après ajustement sur les comorbidités préexistantes.
Réponse au stress altérée.
Pour ce travail, l’équipe de chirurgiens a utilisé les données collectées entre 2005 et 2006 dans 121 hôpitaux américains participant au programme national d’amélioration de la qualité de la société américaine des chirurgiens. Plus de 4 100 sujets ont été opérés du tube digestif, plus de 3 300 du système hépatobiliaire et du pancréas, plus de 17 200 de l’appareil digestif bas colo-rectal. Étaient considérées comme sujets âgés les personnes de plus de 75 ans.
Le vieillissement entraîne progressivement une diminution de la capacité de l’organisme à maintenir l’homéostasie physiologique en condition de stress. De plus, les sujets âgés présentent au moins une affection chronique, qui altère la réponse au stress. Dans cette étude, les complications cardiaques, pulmonaires et rénales étaient significativement plus fréquentes chez les sujets âgés opérés du système digestif. En revanche, il n’y avait pas plus de désunion des sutures, ni d’infection après chirurgie pancréatobiliaire ou digestive haute.
Séjours prolongés.
Si le taux de réintervention était identique quel que soit l’âge, le risque d’un séjour prolongé à plus de 7 jours était 1,7 à 2,4 fois plus élevé chez les senior. Ces résultats suggèrent de s’attacher à réduire les risques cardiaques, pulmonaires et rénaux en vue d’améliorer les soins des personnes âgées dans les services de chirurgie. Alors que l’adage populaire « on a l’âge de ses artères » se vérifie ici, les chirurgiens devraient se garder de « rajeunir » leurs patients : même en excellent état général, un patient âgé de 80 ans présente plus de risque qu’une personne de 60 en bonne santé.
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