L’EXPOSITION solaire représente le facteur de risque majeur de cancer cutané, quel qu’il soit. La chirurgie ou exérèse chirurgicale constitue le traitement de référence des carcinomes et des mélanomes. C’est la première option envisagée. Parallèlement, la recherche du ganglion sentinelle peut être proposée, l’objectif étant de rechercher la présence éventuelle de cellules cancéreuses. Dès lors que l’extension régionale et/ou le risque de récidives sont importants, des traitements complémentaires sont proposés afin de limiter la prolifération des cellules tumorales. L’évolutivité des mélanomes est plus importante que celle des carcinomes, le développement des métastases étant très rapide. Les mélanomes sont neuf fois sur dix cutanés, mais ils sont tous à risque d’extension extracutanée, d’abord ganglionnaire, puis viscérale. Ils peuvent se développer au niveau de l’œil et dans les muqueuses de la bouche, du nez, des sinus, du rectum et des organes génitaux. Quand ils sont découverts à un stade avancé (III ou IV), comme c’est actuellement le cas une fois sur quatre, l’espérance de vie n’est, en moyenne, que de quelques mois. Une chimiothérapie peut être envisagée pour les mélanomes métastatiques, mais elle ne donne des réponses que dans 10 % des cas et beaucoup sont partielles. Aujourd’hui, les avancées de la recherche offrent deux options thérapeutiques intéressantes aux stades avancés de la tumeur.
Immunothérapie et thérapies ciblées.
L’immunothérapie a été initiée depuis une vingtaine d’années dans le traitement des mélanomes métastatiques. En effet, dans certains cas, le système immunitaire peut avoir un rôle de défense très actif en faisant intervenir des lymphocytes T spécifiques, qui reconnaissent les antigènes des cellules tumorales. Des vaccins thérapeutiques ont été élaborés pour renforcer le système immunitaire, mais les résultats restent limités. « En fait, des découvertes récentes ont montré que les cellules tumorales étaient capables de réguler, voire d’inactiver, les lymphocytes T, ce qui a conduit à la mise au point de deux molécules innovantes : les anti PD-1 et les anti CTL A-4 (anticorps monoclonal ipilimumab) visent à « réveiller » les lymphocytes et à amplifier la réponse immunitaire contre les cellules cancéreuses, explique le Dr Anne Caignard (recherche INSERM, Institut Cochin, Paris). La masse tumorale est également capable de mettre en place des mécanismes de survie et de devenir résistante aux traitements reçus en produisant des mutations génétiques. La mise en évidence de gènes mutés est à l’origine des thérapies dites ciblées avec des inhibiteurs de mutation spécifiques. Le gène BRAF est un constituant naturel de toutes les cellules qui se divisent et la découverte de mutations sur le gène BRAF, que l’on retrouve dans environ la moitié des cas de mélanomes, a ouvert de nouvelles perspectives thérapeutiques. » Cette mutation est de très mauvais pronostic et l’arrivée d’une thérapie ciblée représente un espoir : il a été démontré qu’elle permet de réduire significativement de 50 % la mas?se tumorale, ainsi que le risque de décès et de progression de la maladie, prolongeant ainsi l’espérance de vie. Ce nouveau traitement (vemurafenib) possède une AMM pour les patients adultes souffrant de mélanome et présentant une mutation BRAF V600, non résécable ou métastatique. En parallèle, un test diagnostic a été développé par Roche Diagnostics pour identifier les porteurs de cette mutation qui, seuls, peuvent tirer bénéfice de cette nouvelle thérapie ciblée.
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