À partir d’aujourd’hui, lundi 21 décembre, les officinaux délivreront gratuitement les traitements antiviraux contre la grippe A(H1N1), en échange d’une ordonnance médicale (« le Quotidien » du 10 décembre). Ces traitements*, issus du stock constitué par l’État, pourront être dispensés en même temps qu’une boîte de masques antiprojections. En contrepartie, le pharmacien touchera une indemnité de 1 euro hors taxes.
Un montant jugé trop faible par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui s’en est ému auprès de la ministre de la Santé. Dans un courrier adressé à Roselyne Bachelot, son président, Philippe Gaertner, lui demande d’accorder aux officinaux, par un relèvement du montant fixé, la juste reconnaissance de leur rôle de professionnel de santé de premier recours.
Aumône.
Le président de la FSPF attire l’attention de la ministre sur les « fortes réactions d’incompréhension et d’indignation » suscitées par le faible dédommagement consenti. « Notre fédération est assaillie de nombreuses protestations de ses adhérents estimant que les responsabilités confiées aux pharmaciens d’officine dans le cadre de cette distribution, leur implication comme celle des équipes officinales en période de crise pandémique, ne sont pas reconnues à leur juste valeur », écrit Philippe Gaertner. Ce dernier souligne aussi que les organisations syndicales représentatives font injustement l’objet de vives critiques de la part des confrères leur reprochant, « à tort, d’avoir accepté ce qu’ils qualifient – et qu’il faut bien qualifier – d’aumône ». Le mot est fort, mais selon lui, les pharmaciens sont en effet choqués de voir fixer la rémunération de l’acte de dispensation des antiviraux du stock national à un montant inférieur de 80 % à la marge résultant de la délivrance du même médicament issu du stock officinal. « Le montant arrêté est loin de compenser les contraintes liées à la dispensation des kits issus des stocks nationaux : gestion de stock séparée, responsabilité de la conservation de produits appartenant à l’État, absence de reprise du stock officine, etc. », argumente le président de la FSPF.
Pas d’appel à l’arrêt de la dispensation.
Pour lui, cette décision augure mal des indemnisations futures qui pourraient être accordées aux officinaux pour les nouvelles missions prévues par la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). Tandis que cette loi ouvre « de nouvelles perspectives d’activités pour les pharmaciens d’officine, notre fédération nourrit les plus grandes inquiétudes quant à la rémunération qui leur sera reconnue si, dans le cadre de la pandémie grippale, la contrepartie de la distribution des masques et antiviraux n’est que d’un euro », explique ainsi Philippe Gaertner.
Quoi qu’il en soit, consciente des responsabilités qui incombent à la profession en matière de santé publique, la FSPF n’appelle pas à l’arrêt de la dispensation des antiviraux et des masques issus des stocks d’État. Mais le syndicat demande à rencontrer la ministre, en urgence.
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