EN FRANCE, le tabac reste la première cause de mortalité évitable, avec 60 000 décès par an. « Comment pouvoir accepter cette réalité, à savoir qu’un fumeur sur deux décédera d’une pathologie liée à son tabagisme ? Et comment ne pas réagir en constatant, comme les chiffres du Baromètre santé 2010 l’attestent, que la consommation de tabac connaît actuellement une hausse significative », s’inquiète la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, dans le cadre de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai dernier.
• Triplement du forfait pour les femmes enceintes
Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de ne pas faiblir dans sa lutte contre le tabagisme. Une nouvelle campagne de prévention vient ainsi de démarrer, notamment via des spots diffusés sur les chaînes de télévision. De même, le forfait annuel de prise en charge des produits d’aide à l’arrêt du tabac sera triplé pour les femmes enceintes. Il sera ainsi porté à 150 euros par an dès le mois de septembre, ont annoncé le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, et Nora Berra. « L’arrêt du tabac chez les femmes enceintes reste largement insuffisant, puisque l’objectif visé est une abstinence tabagique totale », indique la secrétaire d’État. « Pour toutes ces femmes, nous devons nous mobiliser, car il n’est plus concevable que la prévalence du tabagisme soit l’une des plus élevées en Europe », ajoute-t-elle.
Selon une étude de l’association Droits des Non-fumeurs, un tiers des femmes fument au début de leur grossesse et 22 % continuent au cours du dernier trimestre ; plus de la moitié (56 %) de celles qui avaient arrêté reprennent la cigarette après leur accouchement.
• Le Champix ne sera plus remboursé
Le ministre de la Santé annonce également que le Champix est écarté de la liste des produits remboursés par l’assurance-maladie dans le cadre du forfait annuel de 50 euros. « Il y a des questions qui sont posées sur le Champix, donc j’ai décidé qu’il ne serait plus pris en charge », explique Xavier Bertrand. De son côté, la secrétaire d’État à la Santé précise que l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a considéré que l’efficacité du produit en terme de taux d’abstinence tabagique n’était pas supérieure à celle d’un substitut nicotinique mais au contraire faisait courir plus de risque au patient, en particulier sur le plan psychiatrique.
• Interdiction des cigarettes électroniques
Le ministère de la Santé vient aussi d’annoncer l’interdiction de la vente de cigarettes électroniques en officine. La décision intervient à la suite d’une recommandation de l’AFSSAPS déconseillant leur utilisation. « Aucune cigarette électronique ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché en tant que médicament, aucun fabricant n’ayant déposé de demande en ce sens », indique l’agence. Elle souligne que les solutions contenues dans ces cigarettes comportent des quantités de nicotine plus ou moins importantes, qui, même à faible concentration, « peuvent conduire à des effets indésirables graves », notamment chez les enfants, en cas d’exposition accidentelle. Même si la toxicité de ces e-cigarettes n’a pu être démontrée à ce jour, en raison d’absence de données suffisantes, l’AFSSAPS estime toutefois qu’elles peuvent « exposer les utilisateurs qui n’étaient dépendants ni aux cigarettes, ni à la nicotine, à un risque de dépendance primaire, quelle que soit la quantité de nicotine contenue dans la cartouche ».
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