De nombreuses idées fausses circulent à propos du dépistage du cancer du sein et celles-ci sont parfois entretenues... par les confrères eux-mêmes, a noté le Pr Carole Mathelin à l’occasion d’une conférence de presse annonçant les 42es journées du CNGOF à Strasbourg (5-6 Décembre 2018).
Première idée reçue : ce n’est pas parce que le dépistage s’arrête à 75 ans qu’il n’y a plus de risque. De fait, il est faux de dire que le cancer du sein n’évolue pas chez une femme âgée, tout comme il est faux de dire qu’il ne tue pas : 48% des patientes en meurent.
Un quart des nouveaux cancers
Les cancers du sein sont en diminution chez la femme de moins de 70 ans. Sur l’ensemble des nouveaux cancers diagnostiqués chaque année en France, 24% concernent des femmes de 75 ans et plus (DREES-2017). En France, le dépistage organisé du cancer du sein est proposé à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans. À la fin de cette période, un courrier leur est adressé les incitant à continuer individuellement la pratique de mammographies régulières. Mais le savent-elles seulement ?
Les cancers du sein augmentent avec l’âge or la population féminine française vieillit. Les cancers de la femme âgée ont dans la plupart des cas une biologie tumorale favorable : grades faibles, RH positifs, peu de phénotypes triple négatifs, peu d’amplification d’HER 2, index mitotique bas. Le risque de cancer de l’intervalle entre 2 mammographies est faible.
Moins de faux négatifs
La performance des mammographies s’améliore avec l’âge : les seins deviennent radiologiquement clairs, le risque de faux négatifs est réduit. Décelés à temps, ces cancers sont pourtant de meilleur pronostic. Mais malheureusement, ils sont souvent découverts à un stade avancé. Il n’est pas toujours possible d’opter pour une chirurgie conservatrice. Une étude alsacienne a montré que la mastectomie est nécessaire dans 56,47% des cas, le curage axillaire dans 58,47% des cas.
Ces patientes ont des problèmes de comorbidité pouvant contre indiquer l’utilisation des rayons ou de la chimiothérapie. Pour le Pr Mathelin, « ce n’est pas parce que le dépistage s’arrête que le risque de cancer disparait ». CNGOF et SIS se mobilisent donc pour faire passer les messages suivants : les médecins traitants doivent corriger les idées reçues, à commencer par celle qui consiste à dire « c’est un cancer qui n’évolue pas, qui ne tue pas ». Ils doivent informer leurs patientes de plus de 75 ans de la nécessité de poursuivre le dépistage à l’échelon individuel. Un diagnostic précoce reste le garant d’une prise en charge précoce. Le Pr Mathelin conseille de différencier dans ce cas l’âge chronologie et l’âge physiologique. La prise en charge sera à la fois clinique (palpation annuelle des seins) et radiologique (poursuite du dépistage par une mammographie).
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