L'usage chronique des benzodiazépines est problématique. En France, en 2015, il concernait 3,8 % des femmes et 2,8 % des hommes.
3,8 % des Françaises et 2,8 % des Français ont utilisé à long terme des benzodiazépines en 2015, selon une analyse des traitements délivrés en pharmacie chez plus de 9 000 participants de la cohorte Constances. Et ces prévalences élevées ne font qu’empirer avec l’âge : chez les plus de 50 ans, ce sont 12,2 % des femmes et 9,3 % des hommes qui en consommaient régulièrement.
Mais pourquoi les femmes sont-elles plus accros aux benzodiazépines ? Pour les auteurs de l'étude, plusieurs hypothèses peuvent être avancées. Notamment, des troubles de l'humeur et de l'anxiété plus fréquents chez les femmes, ou encore un recours plus facile des femmes au système de santé. En outre, pour faire face au stress ou à des émotions négatives, les femmes sont plus susceptibles de prendre des médicaments, alors que les hommes vont plus se réfugier dans l'alcool.
Mais au final, pour les deux sexes, « l’usage chronique de benzodiazépines s'avère particulièrement fréquent dans la population générale française », avancent les auteurs, qui ajoutent que les personnes les plus concernées sont celles de plus de 35 ans, mais aussi les célibataires, à faible niveau d’éducation, à faible revenu, au chômage, ou dans un état dépressif (et qui devraient logiquement être traitées par antidépresseurs).
Dans une autre étude menée sur 30 000 participants de la cohorte Constances, les chercheurs ont également mis en évidence une relation entre stress au travail et recours aux benzodiazépines. Plus les personnes étaient stressées au travail, plus l’usage des benzodiazépines était fréquent. Le risque d’usage chronique de benzodiazépines était au moins multiplié par 2 pour les sujets les plus stressés.
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