L’APPARITION de nouveaux virus ne mobilise pas seulement les chercheurs, les médias et les pouvoirs publics. Elle bouleverse jusqu’à notre manière de vivre. Un certain germe, H1N1, porteur de sombrero, vient ainsi modifier nos gestes les plus quotidiens.
Deux, trois ou quatre bises ? Quel que soit votre style, il vous faudra bientôt ranger cette gentille habitude au rayon des rites surannés. Et ne croyez pas vous en tirer d’une poignée de main virile, car ce geste-là aussi est désormais sous contrôle. La directrice générale de l’OMS* montre elle-même l’exemple. Pour donner plus de poids aux recommandations visant à prévenir la diffusion du nouveau virus grippal, Margaret Chan a en effet promis de renoncer désormais à la pratique suisse des trois bises de rigueur pour se saluer entre hommes et femmes. Comme elle, tout le personnel de l’organisation a été invité à oublier les bisous et les poignées de main. Une mesure préventive qui a fini par contaminer l’ensemble du personnel des Nations Unies à Genève.
D’autres recommandations hygiéniques et de bon sens, chamboulent moins les codes du savoir-vivre qu’elles ne les confortent : ne toussez pas à la face des gens, couvrez-vous la bouche en utilisant un mouchoir ou la manche de votre chemise, lavez-vous fréquemment les mains avec du savon. Quant au port du masque, « vous n’avez pas besoin d’en porter si vous n’êtes pas malade, ne toussez pas ou n’éternuez pas », rappelle l’OMS.
En montrant la voie de cette hygiène personnelle renforcée, l’organisation internationale a toutefois ménagé une exception : l’interdiction des poignées de main ne s’appliquera pas aux réunions diplomatiques. Un méchant virus dans le creux de la main, voilà une façon discrète de mettre un terme à toute relation… même diplomatique.
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Françoise Amouroux
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