Brûlure, suffocation, noyade, chute, morsure… En France, les accidents de la vie courante ont été responsables de plus de 21 000 décès en 2012, selon une enquête publiée dans le « Bulletin Épidémiologique hebdomadaire » (BEH).
Tout âge confondu, les chutes ont constitué la première cause de ces décès (9 600 décès), suivies des suffocations, des noyades, des intoxications et des accidents par le feu. Dans tous les cas, une surmortalité masculine a été mise en évidence.
Les personnes de plus de 75 ans sont les plus touchées. En effet, plus des deux tiers de ces décès sont survenus dans cette catégorie d’âge, et dans plus de la moitié des cas ils ont fait suite à une chute. De plus, « lorsqu’elles ne sont pas mortelles, ces chutes sont lourdes de conséquences en termes de santé publique : séquelles physiques, perte d’autonomie et fragilisation de l'état de santé initial », indique le BEH. D’où l’importance d’intensifier la prévention des chutes chez les personnes âgées grâce à des programmes d'activité physique régulière et encadrée, mais aussi via une adaptation de l’habitat.
En second lieu, les décès ont lieu par suffocation et, encore une fois, avec une sur représentation chez les personnes âgées : 69 % des décès par suffocation étant survenus chez des personnes de plus de 75 ans, en lien avec l’ingestion d’aliments provoquant l’obstruction des voies respiratoires.
La noyade est la troisième cause de décès par accident de la vie courante, et, cette fois-ci, elle touche surtout les plus jeunes. Chez les moins de 25 ans, la noyade accidentelle est la première cause de décès par accident de la vie courante (971 décès en 2012), dont un tiers a touché les moins de 5 ans.
Intoxications par médicament ou alcool
Ensuite, les intoxications accidentelles par médicament ou alcool représentent la quatrième cause de décès par accident de la vie courante (2 040 décès). 66 % ont eu pour origine une ingestion de médicament (analgésique, sédatif, antibiotique, etc.) et 20 % sont survenues avec l’alcool (399 décès dont 317 chez les hommes). Ces décès liés aux intoxications ont augmenté de 4,5 % par an en moyenne.
Enfin, les accidents par le feu, cinquième cause de décès par accident de la vie courante, ont entraîné 416 décès (par brûlures ou effets de la fumée et gaz toxique).
Surmortalité masculine
Pour tous ces incidents, une surmortalité masculine a été mise en évidence : « les hommes ont plus souvent d’accidents et ceux-ci sont souvent plus graves », note le BEH. Or l’exposition au risque n’est pas la seule explication des différences entre hommes et femmes. Des études sur les accidents de la circulation ont montré que les femmes respectaient davantage les règles et prenaient moins de risques que les hommes, d’où la proportion plus importante d’hommes à avoir un accident de la circulation. Ces observations se retrouvent également chez les enfants : chez les garçons, on note des prises de risque plus importantes, une perception différente de l'appréhension du danger, et une socialisation différente.
À l’échelle nationale, le taux annuel moyen de décès par accident de la vie courante a diminué de 2 % entre 2000 et 2012, notamment grâce à la baisse de mortalité par chute. Cette diminution a été plus forte chez les moins de 15 ans (5 %) que chez les plus de 65 ans. Malgré cette baisse de la mortalité, les accidents de la vie courante sont toujours cinq fois plus nombreux que les accidents de la route et restent la première cause de mortalité chez les enfants. Le BEH souligne l’importance d'instaurer des mesures de prévention, tout en reconnaissante la complexité à les mettre en œuvre, car il existe une multitude d'accidents (défenestration accidentelle, chute de vélo, chute dans les escaliers, chutes de cheval.) et les risques sont différents selon les populations (enfants d’âge préscolaire, personne âgée, etc.)
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